Et même si le Festival Avignon Off songe sérieusement à offrir des places de théâtre aux démunis, ce n’est qu’une légère goutte d’eau face aux rochers que tant de personnes ne peuvent plus trimbaler. On peut avoir l’énergie de Frédéric Cheval et se désespérer de ne pas y arriver !
En tout cas cela fait bien rire le public de Sisyphes (oui au pluriel) à 15 h 25 (en alternance avec Etienne A., dont j’ai déjà dit le plus grand bien à sa création au Paris Off Estival).
C’est que Loelia Salvador, Florian Pâque et Nicolas Schmitt rivalisent d’astuces pour nous embarquer dans leur revisite du mythe. Les dialogues et la mise en scène de Florian Pâque sont savoureux.
À chaque fois que les portes s’ouvrent, Monsieur S. s’étonne de n’avoir pas changé d’étage. Il appuie pourtant sur le bon bouton. Il le sent, l’ascenseur monte. Mais quand les portes s’ouvrent, Monsieur S. est encore au rez-de-chaussée. Et s'il était condamné à ne jamais s’élever... ?Dans cette relecture socialo-loufoque du mythe, rien d’étonnant à ce qu’un paysan du Moyen Âge se confonde avec un livreur Deliveroo ou qu’un moine franciscain ait des allures d’algorithme. Car si les Sisyphes changent, le châtiment perdure.