que je ne puisse l’habiter.
Nul matin n’est si blanc
que je ne m’y éveille
comme dans un lit.
Ainsi j’habite et je veille dans cette maison
debout entre nuit et matin
et me promène sur des champs de nerfs
et tâte de mes dix ongles
dans chaque corps résigné qui approche
tout en disant des mots chastes comme :
pluie et vent pomme et pain
épais et sombre sang des femmes.
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Hugo Claus (1929-2008) – Poèmes (L’Age d’Homme, 1998) – Traduit du néerlandais par Marnix Vincent.