Nicolas Dufourcq, dans son dernier livre, observe que notre “élite” est facile à manipuler.
En se limitant au domaine que je connais le mieux, il est effectivement frappant de constater à quel point elle absorbe aisément ce dont l'entreprise a fini par se méfier, ce qu’en anglais on nomme les “modes de management” (management fads), que l’on retrouve sur la “hype curve” du Gartner group.
Depuis la “bulle internet”, et ses “autoroutes de l’information”, et son “c’est le débit qui va créer l’usage”, elle paraît curieusement sensible aux campagnes de marketing des grandes sociétés étrangères. Bien souvent, elles semblent avoir écrit les rapports que publient ses hauts fonctionnaires.
Pourquoi ? Cela tient probablement en grande partie à ce que nous n’avons plus qu’un “exécutif”. Cet exécutif n’a, par définition, pas de capacité de traitement de l'information.
On a découvert que notre pays était dépendant du reste du monde, pour les biens essentiels. Et si la première souveraineté à retrouver était celle de la pensée ? Nous devons réapprendre à penser par nous-mêmes ?
Et cette pensée, si elle veut être la nôtre, ne peut venir que de l’intérieur du pays ?
(Le rôle du "législatif" est de capter cette pensée. Parce que l'on jugeait qu'il ne fonctionnait pas bien, on l'a éliminé, au lieu de chercher à comprendre la cause du mal...)