Nicolas Sarkozy a rencontré les dirigeants russes mardi 12 août. Il est parvenu à un plan de sortie de crise en six points, avec le Président Medvedev. Le président georgien a accepté ensuite ce plan, avec deux modifications.
Sarkozy a trouvé une sortie de crise
Avant de quitter Moscou pour Tbilissi mardi 12 août en fin de journée, Nicolas Sarkozy a présenté avec son homologue russe, Dimitri Medvedev, un plan en six points pour régler le conflit russo-géorgien: les partis doivent s'engager à ne pas "recourir à la force", à "cesser les hostilités de façon définitive", assurer un "accès libre à l'aide humanitaire" ; les forces militaires géorgiennes doivent retourner "dans leur lieu habituel de cantonnement", et les forces russes doivent se retirer "sur les lignes antérieures au déclenchement des hostilités". Enfin, il était prévu "l'ouverture de discussions internationales sur le statut futur et les modalités de sécurité durable en Abkhazie et en Ossétie du Sud." Le président georgien a demandé à ce que la mention "sur le statut futur" soit retirée.
Sarkozy a reconnu le bon droit de la Russie mais occulté le soutien russe aux séparatistes pro-russes vivant en Georgie. "Il est parfaitement normal que la Russie veuille défendre ses intérêts ainsi que ceux des Russes en Russie et des russophones à l'extérieur de la Russie"
"Il y a un engagement russe de garantir la souveraineté et de respecter la souveraineté de la Géorgie"Les enjeux énergétiques de la région sont occultés
"Je viens à Moscou en tant que président de l'Union européenne, une Europe qui considère la Russie comme une grande puissance et qui peut comprendre que les dernières décennies n'ont pas été faciles et apaisées pour la Russie", a-t-il dit.
"Le monde a besoin de la Russie pour la stabilité et pour la paix", a souligné M. Sarkozy.
"Je n'ai pas écouté tous les conseils de ceux qui me disaient de ne pas venir. Il me semble très compliqué de résoudre des crises elles mêmes compliquées si on ne se parle pas"
(sources: AFP, Nouvel Observateur)
La zone est déterminante dans l'acheminement de gaz et de pétrole vers l'Ouest. Les Etats Unis apportent un soutien militaire à la Georgie. Le sixième point du plan de sortie de crise annoncé par Sarkozy est important pour les Russes : c'est la reconnaissance que la Russie a des droits potentiels sur deux régions séparatistes pro-russes de son voisin, l'Abkhazie et l'Ossétie du Sud. La réaction des Etats-Unis à cette crise est également significative : non seulement l'administration Bush a été la plus critique contre la Russie, mais l'Otan a condamné l'usage excessif de la force russe et réaffirmé que la Géorgie rejoindra l'Alliance. Certains membres de l'Union Européenne se sont partiellement désolidarisé de l'action française:
"Ma préoccupation en tant que président de l'Union européenne c'est de maintenir l'unité de l'Europe. Mettre d'accord 27 pays, c'est pas simple. Pour l'instant, je crois pouvoir, dans l'initiative française, bénéficier du soutien de tout le monde", a déclaré le président français.Commentaire : Nicolas Sarkozy a bien joué, et il a eu raison. La fermeté extrême américaine a sans doute également jouée. Ne boudons pas notre plaisir de voir un conflit européen s'arrêter aussi rapidement. Mais le président français a-t-il soldé l'indépendance future de la Georgie pour parvenir à ce résultat ?
Nicolas Sarkozy a indiqué "tout faire" pour maintenir l'unité européenne alors que certains membres de l'UE ont pris position contre la Russie dans le conflit qui oppose Moscou à la Géorgie.
Le président polonais Lech Kaczynski était notamment en route mardi pour Tbilissi, accompagné de ses homologues des Etats baltes et ukrainien en signe de soutien aux autorités géorgiennes.
"Je ne peux pas reprocher au président polonais d'être à Tbilissi alors que j'y vais moi-même", a noté le président français. Il a aussi indiqué que l'UE était "disponible" pour participer à une éventuelle force de paix en Géorgie (source).