Bologne - premières impressions

Publié le 05 septembre 2022 par Espritvagabond

Le plan de voyage que nous avions imaginé il y a plus d'un an devait, originalement, comprendre un trajet avec sac à dos, à itinéraire improvisé, sur place, changeant de ville aux 2-3 jours selon notre humeur. Mais bon, la pandémie de covid n'étant pas réellement terminée comme on aurait pu l'imaginer avec l'arrivée des vaccins, nous avons revu nos plans quelques mois avant de partir. La descente de la Scandinavie vers l'Italie a donc été réalisée plus rapidement que ce qu'on aurait fait normalement, et la raison était d'aller s'installer dans une ville pendant quelques semaines, pouvoir explorer la culture locale plus à fond, et faire des visites dans les environs à partir de cette base. Bref, réduire les déplacements un brin, réduire les contacts dans les auberges de jeunesse à leur minimum.

Bologne en Italie servira donc de base pour les prochaines semaines, qui verront ainsi moins de transport au menu - ou à tout le moins, des distances moins grandes lors de nos excursions d'un ou deux jours aux alentours.

Je devrais donc publier ici et là des billets sur ces excursions, mais aussi, des billets sur divers sujets suite à mes explorations de Bologne.


Ce premier billet révèle donc mes premières impressions de cette ville où nous venons de nous installer.C'est une assez grande ville, je ne devrais pas m'y ennuyer dans les semaines à venir, le centre historique est vaste  - on peut voir sur cette photo la Piazza Maggiore (Palazzo D'Accursio, aujourd'hui l'hôtel de ville à gauche, Palazzo Re Enzo à droite).

La fontaine monumentale dédiée à Neptune trône dans une piazza jouxtant la place centrale de la ville.

Détail de cette fontaine, je crois que ce genre de choses feraient jaser ailleurs qu'en Italie :-)

L'histoire de la ville est riche et une partie de cette histoire est encore bien visible dans le centre historique de Bologne. Ici, les Due Torre (deux tours), vestiges d'une époque où la ville comportait des dizaines de ces tours privées, érigées par des famille locales pour en quelque sorte prouver leur valeur - une sorte de symbole social médiéval bolognais. Si vous avez l'impression que la tour de gauche, la tour Garisenda, est penchée, c'est qu'elle l'est - très penchée d'ailleurs. Elle a été raccourcie après avoir été stabilisée. La plus grande tour, la tour Asinelli, fait 97 mètres de haut, a aussi été raccourcie à une époque pour la rendre moins dangereuse... et ça se monte, en 498 marches... mais sur rendez-vous, donc je vais éventuellement grimper en haut et vous revenir avec des vues sur la ville.

Le centre est compris dans deux cercles concentriques d'ancienne murailles aujourd'hui disparues, mais certaines portes (cercle intérieur ou extérieur) demeurent encore debout - comme celle-ci, la Porta San Vitale. Je reviendrai éventuellement avec un billet plus détaillé sur les fortifications et les portes encore en place dans le cercle extérieur du centre-ville.

La ville comporte beaucoup d'édifices historiques et de vieux immeubles résidentiels, ou encore des anciens palais privés, qui ont été rénovés ou restaurés ou modifiés au fil des siècles. Ce mélange d'architecture médiéval, renaissance, baroque, et carrément déglingue 20e siècle, donne une ville bigarrée et parfois étrange dans son découpage. On ne parle pas ici de grands boulevards linéaires bordés de grandioses demeures comme à Paris ou Munich, pour nommer un exemple récent. Ici, par exemple, on a l'impression que la Piazza de la Mercantia est un peu coincée entre les rues et édifices qui la bordent. Au centre, l'édifice avec les créneaux et une arche (il en comporte 2 autres cachées par l'immeuble à droite sur la photo) est le Palazzo della Mercantia et on ne distingue réellement qu'une fois planté devant.

Probablement la plus belle (et calme) piazza de Bologne, la Piazza San Stefano, qui forme un long triangle isocèle bordée de bâtiment avec portiques en arches sur deux longs côtés, et "les" églises San Stefano à sa base. Sur la photo, on voit 3 des 4 églises restantes de San Stefano, une affaire qui a déjà comporté 7 églises différentes selon les époques.

Autre exemple de porte intérieure de la ville; Porta San Donato, près de l'église du même nom.

Un des éléments clés de Bologne - même si cette manière de faire trouve bien d'autres exemples ailleurs en Europe - les bâtiments qui sont construits au-dessus des rues et qui ne forment qu'une arche pour laisser passer la rue en dessous. J'adore cette manière de "remplir l'espace". J'en avais noté des exemples un peu partout en Espagne (Séville vient en tête immédiatement), mais je ne me souviens pas en avoir vu autant dans un espace aussi compact que dans le centre historique de Bologne. L'exemple ci-dessus montre le clocher de l'hôtel de ville sous l'arche, au loin.

Le dimanche, tout le centre historique est réservé aux piétons. Le reste de la semaine, certaines rues sont piétonnes, mais celle-ci (grande avenue Via Rizzoli) est envahie de véhicules et d'autobus. J'ai profité du dimanche pour capter cette vue d'ensemble, avec une perspective qui englobe les Due Torre au bout.

Pour terminer ces premières impressions, une surprise pour bien des visiteurs: il y a des canaux à Bologne! La ville n'est pourtant pas connue pour ses canaux, et en fait, n'est même pas érigée sur un cours d'eau. Mais pour alimenter la ville en eau, à une époque, on a aménagé une série de canaux. Au fil des siècles, la plupart ont été recouverte et courent maintenant de manière souterraine, loin des regards des passants.

Deux canaux de Bologne demeurent toutefois à ciel ouvert, et l'un d'eux peut être aperçu de 3 points de vue différents. La photo précédente donnait le point de vue officiel du tourisme: une fenêtre aménagée dans un mur pour que les visiteurs puissent voir le canal Di Reno. La dernière photo, ci-dessus, montre un autre bout du même canal, moins connu des touristes de passage.

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