NewB, l’éthique vide

Publié le 03 septembre 2022 par Réverbères

 

La plupart des banques ne sont que des pompes à fric, c’est bien connu. Aussi, comme beaucoup d’autres, j’ai été enthousiasmé quand est née en Belgique l’idée d’une banque « citoyenne et éthique » : NewB. J’ai été un des premiers à acheter une part de coopérateur. Plus tard, j’en ai acheté d’autres, tout comme ma femme très enthousiaste. J’ai même participé à des AG et tout ça. Bien mal nous en a pris !
En écrivant ce billet, mon objectif n’est pas de traiter le fond de ce dossier. D’autres, plus compétents, l’ont fait mieux que moi, notamment sur le Blog du Radis.  Je ne suis pas sûr que tout ce qui est écrit dans cette analyse soit totalement correct. Mais il n’y a pas de fumée sans feu, et même si la fumée était limitée, cela ferait quand même beaucoup de feu ! À lire et à méditer !
Je ne parlerai ici que de deux événements qui me concernent directement. Ils sont isolés sans doute, mais ils m’amènent néanmoins à douter de l’aspect « éthique » de cette banque.
Le premier événement ne concerne que moi. En novembre 2020, notamment à la suite de la lecture du Blog du Radis, j’ai demandé à NewB de « retirer et récupérer tout mon investissement pour des raisons personnelles ». La réponse ne se fit pas attendre longtemps : « Nous accusons bonne réception de votre mail. Toutefois, nous ne pouvons malheureusement pas répondre favorablement à votre demande de retrait (démission partielle ou démission totale) actuellement.
En effet, depuis l’Assemblée Générale de septembre 2019, l’article 10bis des statuts de NewB prévoit qu’aucun·e coopérateur·rice ne peut démissionner ou demander la réduction du nombre de ses parts entre la date d’obtention de l’agrément en tant qu’établissement de crédit, et le troisième anniversaire de l’obtention de cet agrément. C’est-à-dire qu’aucune demande de retrait ne peut être faite entre le 31 janvier 2020 et le 31 janvier 2023 ».
Je ne pouvais que constater et admettre, tout en me disant que c’était quand même spécial. Mais je me suis contenté de noter la date du 31 janvier 2023, qui se rapproche !
Le deuxième événement est lié au décès prématuré de ma femme, en décembre 2021. Il a donc fallu gérer la déclaration de succession. Dans l’actif de son patrimoine, il y avait ses parts NewB. Pas grand-chose, mais des parts quand même. Les délais pour payer les droits de succession ne sont pas discutables avec l’administration et ont été payés dès juin 2022. Les démarches pour obtenir la restitution des parts, au montant de leur valeur au moment du décès, ont été très rapidement entreprises, dès janvier. NewB nous avait d’ailleurs fourni – en vue de la déclaration de succession – le montant concerné (12,67 € par part achetée à 20 €).
C’est alors que la galère commence. NewB semble totalement dépassée par les événements : « Nous n’avons jamais fait ça ! ». Je n’en crois rien, mais c’est l’argument. On apprend ensuite qu’il faut attendre leur Assemblée générale de juin. Sans réelle raison, car cela ne devrait être qu’un acte administratif. L’AG passée, ils déclarent un jour qu’il faut que cela passe par le Comité directeur ! C’est délirant pour quelques dizaines d’euros. Tout le monde y perd son temps… Ce vendredi 2 septembre 2022, après près de 8 mois d’attente et de démarches, le remboursement est enfin effectué. Montant de la part achetée à 20 € : 9,05 €.
Que les choses soient claires : je me fous totalement du montant des parts remboursées. La seule chose que je souhaite, c’est d’être « délivré » de NewB ! Il est néanmoins interpellant de constater que ces parts investies par des milliers de citoyens ne valent plus grand-chose et que leur valeur ne fait que baisser !
Je n’ai pas tous les éléments pour analyser ces deux histoires. Mais, pour moi, il n’y a que deux explications possibles : soit NewB, la banque « citoyenne et éthique » se fout complètement des citoyens et de l’éthique, n’étant comme les autres qu’une pompe à fric ; soit elle est totalement incompétente, ce qui est sans doute plus vraisemblable mais encore plus grave.