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Les Français parlent aux Français : Mongolie n°11

Publié le 12 août 2008 par Anne Onyme

Dsc02101 les steppes de Mongolie – Mercredi 13 août 2008

Hé bien, dites donc pour atteindre la sérénité dans ce pays, faut le mériter. Pas facile… Mais commençons pas le commencement…

Lever du groupe hier, Mardi vers 7 ou 8 :00 heures… Où l’on apprend que l’un de nos honorables membres Jean Pierre, a la tourista… Stéphane, le cœur sur la main comme d’habitude, lui propose le fonds de la bouteille de pastis qu’il a amené de Paris.. Boire un demi-verre de la chose guérit toute tourista dans l’heure qui suit. Je le sais : j’ai eu la même aventure en Inde.
JP refuse cependant (on gardé notre fonds de bouteille) préférant prendre la médecine d’Ericquinuu, le french chaman (pardon le french doctor). Et une fois le camp levé, nous sommes retrouné retourne à Tsetserleg pour acheter un médicament. Il y a une pharmacie mais pas grand chose dedans. Ericquinuu, en revenant de a dite pharmacie, nous parle de suppositoires effervescents, mais je pense que c’était une blague…
Et nous voilà parti, JP coupé en 2 dans son fourgon soviétique au confort néo-stalinien… Direction le Sud. Et on change de région. On quite l’Arkhangai pour entrer dans l’Ovorhangai. Le paysage change. De la steppe, on passe à une succession de petites vallées. Cela rappelle un peu la Suisse… Arrêt à une source chaude (86°) Tsenker Jiguur.
Déjeuner sur l’herbe ensuite. Et là nous avons vu le passé rattrape le futur. Une famille complète de nomade changeait d’endroits et baladait sa yourte et son antenne parabolique sur 3 chariots à roue de bois à croisillons en forme de croix de Lorraine.

Dsc02108
La civilisation nomade, recluse dans sa steppe, s’informe par le satellite de ce qui se passe ailleurs. Y survivra-t-elle ?
Comme dans nos villages gaulois d’antan, la steppe a son idiot. L’un d’eux qui était venu nous voir, a semble-t-il été très intéressé par Alexandra. Il s’est couché dans l’herbe, et n’a pas arrêté de la regarder… Il est qu’une gauloise mignonne sur la steppe a je pense le don d’émouvoir un mongol, fut-il un peu dérangé.
Après-midi difficile sur ses pistes poussiéreuses et un soleil de plomb. Paysages toujours à couper le souffle et beaucoup moins de pistes dans cette région, avec un trafic très réduit. La montée au temps bouhdiste de Touhon Hiyd, chevillé au haut d’une montagne, a été un enfer. Une piste, que dis-je une piste, un semblant de chemin caillouteux au possible. Et ce n’est pas les cailloux que vous achetez à Casto pour tapisser l’aquarium de votre poisson Bubulle. Non. C’est du bau cailloux mongols. Bien gros. Que l’on croit rond et qui en fait s’avère coupant. Des ornières de type cirque de Gavarnie, des racines d’arbres qui courrent dans ce méli-mélo. Les manèges de la mort de la Foire du Trône ne sont rien à côté de nos fourgons avançant à petite vitesse… On s’est même pris un arbre sur le côté droit. Bref on est enfin arrivé à l’espèce de parking herbeux situé au pied du monastère. Il a fallu ensuite prendre ensuite à pied un raidillon pentu (40% environ) pour arriver au temple. Et là, bonheur nous avons assister dans le temps à une cérémonie. Chants entrecoupés de coups de gongs, de cymbales, de coup de trompées fabriquées à partir de cornes de yacks évidées… Imaginez une salle rectangulaire avec de chaque côté des moines assis le long de petites tables. Au milieu un couloir permettant au pèlerins d’aller se faire bénir par le Père Abbé (je ne connais le titre en bouhdisme). Les pèlerins entrent par la gauche, passent derrières les moines qui chantent leurs cantiques, se rendent au bout de la rangée dans une petite salle attenante avec bougies, petits moulins à prière de poche, y font quelques offrandes (billets, fromages), et ressortent en longeant l’autre rangée de moines.  Des moinillons occupent une large banquette le long de chaque mur. Chaque moine a devant lui ses papiers de chant, son bol pour  le lait, qu’un préposé à la chose remplit quand il est vide.
Foule recueillie qui entre après avoir fait tourner les grands moulins à prière de l’entrée. Ambiance étrange il est vrai pour un occidental. Indéfinissable.
Puis certains ont fait l’utérus. En fait, le monastère est  surplombé par une paroi de forme conique. Qui fait ressembler à un utérus de femme. Bon. Je veux bien. Faut pas perturber les Homo Sapiens sous quelques latitudes que ce soit. Personnellement je ne me souviens plus très bien à quoi ressemblait l’utérus de ma maman… Mais faisons comme si. Donc, l’astuce consiste à y aller par un chemin aussi très pentu, à se plonger dans la paroi conique, pour se régénérer. J’ai préféré m’asseoir et regarder. On sait jamais : une chute est vite arrivée. Je préfére attendre avant de me régénérer…
Du coup il était 7 :30 du soir quand notre caravane s’est remise en route. Avec encore une quarantaine de kilomètres pour rejoindre nos yourtes d’un camp de touristes. On a repris le truc caillouteux pour redescndre. Et ouf ! On a retrouvé la steppe. Nous sommes arrivés à la nuit tombée. Et roulez dans la steppe quand il fait noir n’est pas une mince affaire. De plus Bataa, notre chauffeur, dont s’est la première grande virée, n’était pas trop dans son assiette. Je suppute qu’il doit avoir des problèmes de vision…
Installation au camp de yourtes, apéro pour se remettre de toutes ses émotions et dîner (très bon)… Et pour mon dessert, Jagi l’une des 2 cuisinières, m’a fait un massage mongol des épaules… Elles savent y faire, les bougresses.
Puis gros dodo.
On va rester ici 3 jours en plein milieu de rien (je me demande où je vais aller faire mes petits besoins ce matin : c’est plat , l’infini… Peut être vais-je emprunter aux filles leur manteau de cheval ?). Mais l’on va rayonner aux alentours. Visite des chutes aujourd’hui.
Allez à demain peut-être pour de nouvelles aventures…


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