Ce roman intitulé sobrement Docteur Glas a été publié en 1905 en Suède et a été édité en France par les éditions Libretto .Ce roman a eu un beau succès lors de sa parution et venant de le relire je le trouve d'une grande modernité.
Le Docteur Glas est médecin dans une banlieue assez campagnarde de Stockholm. C'est un homme bon mais solitaire et il n'a jamais eu de femme. Il rêve d'être marié mais se trouve laid et inadapté à cet usage. Le livre est son journal tenu au jour le jour et il a de belles pages sur la campagne , la beauté de la lune et des ciels de son pays.
Il a dans sa clientèle le Pasteur Gregorius et son épouse. Le Pasteur est le prototype de l'homme d'Eglise haïssable, la religion l'autorisant a des comportements pénibles et hypocrites et, au cours de ses visites le Docteur Glas apprendra combien ce Pasteur maltraite sa femme. Il détestait d'instinct depuis le début ce Pasteur et il va le haïr et aider sa femme dans la mesure de ses possibilités.
Il y a des pages d'une grande modernité sur la morale et notamment sur l'euthanasie bien sûr interdite aux médecins mais il fait l'analyse de ces règles et se dit, en 1905 que , peut-être ces règles évolueront dans l'avenir et qu'on trouvera un jour possible qu'un médecin aide à mourir quelqu'un qui le veut vraiment en raison d'une maladie inguérissable et source de grandes souffrances. (p.48)
Or on y est. Des pays ont déjà légalisé l'euthanasie et d'autres y réfléchissent dont la France.
Le Docteur Glas a donc, à son usage, dans un tiroir de son secrétaire des pilules dont l'effet est de donner une mort rapide et à l'origine difficilement détectable.
Comme il aime secrètement la femme du Pasteur et qu'il voudrait l'aider , vas t-il , utiliser ses pilules pour la débarrasser de son mari le Pasteur?
Le journal détaille ses états d'âme sur ce point mais je ne vous dirai rien de la solution qu'il adoptera et si, enfin , il trouvera le bonheur. Peut être est-il trop penseur pour être heureux. Il écrit : " Et depuis quelques temps, j'incline a croire qu'il n' y a sans doute aucune raison à ce que l'on comprenne la vie.
......... Ne pas s'interroger ne pas penser. La pensée est un acide qui vous ronge. D'abord elle vous grignote à l'aveuglette, mais elle ne se contente pas de la proie qu'on lui réserve et tout finit par y passer." (p.110).
Ce journal est aussi une réflexion philosophique sur la vie.