Pour l'instant déployée en version beta privée, sur invitation, la solution de la jeune pousse repose donc d'abord sur un produit traditionnel combinant des caractéristiques relativement conventionnelles – absence de frais annuels, taux d'intérêt dans les normes, rétrocession (cashback) de 1% sur tous les achats… – et d'autres plus originales – dont la faculté de multiplier les cartes, physiques (pour tous les membres de la famille) et virtuelles (par sécurité ou pour isoler les transactions par enseigne, par exemple).
En revanche, ce qui la distingue radicalement de toutes ses concurrentes est l'incontournable application mobile qui l'accompagne. En effet, celle-ci se présente, fondamentalement, sous la forme d'une coquille vide, au sein de laquelle chacun va installer et organiser, en quelques gestes, les briques de son choix, à sélectionner dans une vaste place de marché dédiée, et composer de la sorte son expérience idéale, en fonction de ses préférences, de ses habitudes, de sa situation…
Les modules fournis comprennent naturellement les services basiques, tels que l'affichage de la limite de crédit et du solde courant (en pseudo-temps réel), le suivi des transactions et leur répartition par catégorie sur une période donnée, les options de contrôle sur les cartes (activation, plafonds, plages horaires autorisées…), ainsi que quelques fonctions plus rares, parmi lesquelles on peut souligner l'automatisation des règlements d'encours, la faculté de verser à une association ou investir les primes collectées ou bien la compensation des émissions de CO2 des dépenses.
Klutch promet d'enrichir son catalogue au fil du temps… et s'appuiera pour ce faire sur sa communauté d'utilisateurs avancés. Car tous les clients sont encouragés à créer des « mini-apps », grâce au kit de développement complet mis à leur disposition. Ce dernier expose, par API, l'ensemble des capacités existantes (sur le compte, les cartes, les transactions…), tandis qu'une autre composante prend en charge les interfaces graphiques, pour une intégration transparente au cœur du logiciel principal.
Afin de faciliter la prise en main de l'environnement, la startup partage publiquement les sources de ses « mini-apps » essentielles, que ce soit pour mieux comprendre le fonctionnement du système ou créer un dérivé de l'une d'elles. Naturellement, cette opportunité est réservée à des individus possédant des compétences informatiques. Il s'agit d'ailleurs de la cible prioritaire visée. Cependant, à terme, la proposition de valeur d'une application agencée à la demande pourra toucher une population plus large.
La plate-forme de Klutch représente un peu le stade ultime de la personnalisation. Comme toujours dans ce registre, il reste à voir si le principe rencontre son public ou si l'obligation de configuration préalable constitue un frein persistant à l'adhésion. Il sera en outre intéressant de surveiller ses orientations futures. En particulier, l'extension des « mini-apps » à des domaines extra-financiers, qui en feraient le socle d'une « super-app » comme en rêvent tant d'acteurs, fera-t-elle partie des hypothèses explorées ?