Il y a 50 ans, le Beatles assassiné John Lennon et sa coéquipière créative et épouse Yoko Ono, à des fins pratiques, mais par grand amour aussi, devenaient New Yorkers.
Ils y vivaient déjà depuis facilement 6 mois, plus ou moins continuellement, et avaient loué un studio dans le West Village pour y travailler aussi dans un loft de SoHo, tout près. Ils étaient aperçus faisant des NewYorkeries, comme faire du vélo dans Central Park, aller voir des films dans le milieu de la nuit ou acheter les journaux du dimanche au Sheridan Square.
Ce qui suit est tiré d'un journaliste qui avait été les voir, un samedi, afin d'apprendre comment le couple s'arrangeait dans son nouvel environnement.
Celui-ci avait été accueilli par homme aux longs cheveux (pour l'époque) dont le visage lui était si familier. Le studio était cet appartement typiquement romantique New Yorkais avec haut plafond avec un rideau séparant le salon de la cuisine, des arbres pouvant être aperçus par les fenêtres, le typique escaliers en rond sur le côté de l'édifice, mais peinturés verts, menant au toit. Les murs étaient tout le contraire du couple, beige er du même vert, un peu gadoue. Un désordre tranquille régnait sur place, des piles de linge, entre autres choses, de l'équipement électronique, une guitare, des magazines en anglais et en japonais. Là où une table aurait dû être centrale se trouvait le matelas du lit. Comme la scène principale d'une maison théâtrale. La télévision était ouverte, mais fermée. Lennon en camisole et Jeans, Yoko en Vert, calmement près de lui, sur le lit.
Ce qui avait plu au couple était la parfaite mixité de la population. Yoko disait à la blague qu'il y avait à NY plus de Juifs qu'il y en avait à Tel-Aviv, sur quoi John renchérissait en disant qu'il y avait aussi plus d'Irlandais qu'à Dublin. Yoko trouvait que caucasiens, Américo-Africains, Asiatiques arrivaient tous à bien s'entendre ensemble. Dans leur candeur naturelle, ils trouvaient que le fantastique pessimisme généralisé, dans le monde artistique, et dans le monde en général, n'avait pas raison d'être. Même les gens de NY semblaient dire "C'est si ennuyeux ici, nous irons vivre sur la côte Ouest. C'était leurs échos de quartier. Ils tentaient tous deux de générer du vent positif.
John trouvait que 1971 était une année dépréssive, avec la fin des Beatles et tout, mais quelque chose dans l'air du temps restait à récupérer. Yoko était déjà New Yorkaise depuis 15 ans avant de rencontrer John. Et celui-ci ne l'avait jamais explorée cette ville, surfant simplement sur la vague des Beatles, rapidement, mais ayant grandi avec les sons de l'Americana, en Angleterre. Il se sentait baigné au coeur de la culture mondiale. Il déplorait qu'en Europe, les villes fermaient en soirée, à moins d'être Hambourg ou Amsterdam alors qu'à NY, la nuit prenait vie. Avec tout l'argent du monde, si tu ne peux rien n'acheter, qu'est-ce que ça valait? Alors qu'à NY, on trouvait absolument tout. Valait mieux être pauvre à NY que riche en Espagne.
Yoko, en 15 ans, avait été serveuse, conférencière et gérante d'immeuble en plus de donner des concerts de chants avant-gardistes. Serveuse, un critique musical venait prendre ses impressions pour les concerts qu'elle donnait et elle restait impressionnée qu'on puisse s'intéresser à une serveuse/chanteuse. L'immeuble pour lequel elle avait été concierge était alors celui qui accueillait
Jerry Rubin et un soir qu'elle se donnait sur scène, elle avait négligé de mettre en marche l'incinérateur des vidanges, qui s'étaient alors accumulés sur une plus longue période et lorsqu'elle a brulé tout ça, la fumée était si intense que les gens ont dû être évacués et les pompiers amenés sur place. Elle avait été promptement limogée.
Jasant de la ligne "
Imagine no possessions, it's easy of you try", Lennon disait "ne pas vouloir" cette grosse maison qui se bâtissait pour eux, en Angleterre, aux frais d'Apple. Qu'il n'était pas intéressé par les grandes maisons ou les voitures excentriques, que si ils pouvaient monétiser tous ses avoirs, il le ferait. Yoko était une femme à 3 tatamis. Qu'elle était ailleurs, mais pas loin plus. Issue de l'extrême richesse, elle tentait de s'en extirper, alors que John, issu de la pauvreté, mais maintenant riche, tentait de composer avec tout ça. L'excès créant en quelque sorte, une certaine pauvreté.
Les 3 tatamis s'expliquaient ainsi, le premier était de la longueur d'une personne, le second de la longueur du/de la partenaire, et le troisième, pour les deux afin d'y respirer ensemble. La surpopulation au Japon disait que l'espace naturel d'un ménage devrait être de 3 tatamis.
Le couple aimait les gens qui les reconnaissaient mais qui se contentaient leur sourire les assaillir. En tant que leur couple bi-racial, John, même si conscient que le racisme est très lourd aux États-Unis, considérait qu'en Angleterre, ils ne serait tout simplement pas acceptés aussi facilement. Liverpool était le port où débarquait tous les étrangers, Lennon était donc très familier et prêt pour la diversité New Yorkaise. Dans le travail qu'il faisait, il y avait déjà du NY selon Yoko.
John trouvait que la télévision avait remplacé le foyer et le feu, d'antan. Mais en beaucoup mieux, Pouvant faire le tour du monde, même aller sur la lune, en 10 secondes et deux changements de poste. Il n'allait jamais connaître l'internet ou le téléphone intelligent. John y était encore prêt.
Les Beatles étaient en avance dans bien des choses.
En quittant l'appartement, John, avait conclu au journaliste avec une Lennonerie: "Partout est quelque part et partout c'est pareil, Peu importe l'endroit où tu te trouves, c'est là que ça se passe. Mais encore plus à New York. Il y a du sucre dessus. Et j'ai la dent sucrée"
J'ai toujours ressenti pas mal la même chose à propos de Montréal.
On entendrait plus jamais jaser John passé 40 ans. 3 mois seulement.
Il y a 50 ans, John & Yoko choisissaient New York pour toujours. À jamais.