Magazine Journal intime
Elle peint ses journées en dégradés de gris, sur de grandes feuilles de papier Canson. Des boucles, des obliques, des rondes et des transversales, du gris clair au gris foncé, toute une variation de teintes qu’elle aperçoit en rêve. Du tarmac au trottoir, du béton à l’acier, le résultat de quarante ans vécus dans la même rue, à la même fenêtre, jusqu’à ne plus être capable d’imaginer un autre décor à son existence lorsque vient la nuit et les possibles. Même les reportages sur les prairies d’Irlande, elle les regarde sur son téléviseur noir et blanc.