Les bancaires ont repris le devant de la scène et affaiblissent la tendance :
- JP Morgan a évalué de nouvelles pertes de l'ordre de 1,5 milliards $ depuis début juillet
- Morgan Stanley, après ses consoeurs Citigroup ou UBS, est contrainte de racheter à ses clients particuliers les auction rate securities (obligations cotées aux enchères qui avaient été largement évoquées fin 2007 et début 2008) qui ne trouvent aujourd'hui plus de contrepartie lors des échanges et qui sont ainsi très difficiles à revendre depuis des mois. Plus de 200 milliards de $ font actuellement l'objet d'arrangements pour permettre de débloquer ou 'dégeler' ces encours.
- enfin, l'agence de notation internationale Standard & Poor's vient de revoir à la baisse certaines notes de crédit de Fannie Mae et de Freddie Mac en dépit de la mise en place du plan Paulson de sauvegarde de ces entités. La note principale concernant la dette dite 'senior' reste néanmoins au rang suprême à 'AAA'.
Les scores sont ainsi à nouveau lourds, avec Merrill Lynch qui perd - 6 % ou Citigroup - 4 %. BNP lâche - 3,68 % et SG - 2,72 %. Une perte qui reste très raisonnable pour cette dernière après un rebond de + 40 % depuis la mi-juillet et dernièrement depuis la parution de résultats rassurants.
→ En attendant demain les ventes au détail US et jeudi la croissance européenne mise à mal encore aujourd'hui avec les ventes au détail allemandes en juin révisées à - 3,5 % contre - 2,8 %, voyons aujourd'hui plus en détail le déficit commercial US qui est ressorti inférieur aux attentes en juin à 56,6 Mds $ et inférieur aux 59,8 de mai.
Le 1er graphe met en valeur l'arrêt de l'accroissement du déficit commercial depuis de nombreux mois, toujours cependant à des montants très élevés. Une activité économique qui se réduit pour un pays qui importe énormément comme les USA se traduit par une réduction de son déficit en tendance comme on peut le constater lors de la dernière phase récessive il y a 7 ans. Des commandes moindres à l'extérieur en réduction engendrent ainsi logiquement un ralentissement général comme constaté dans L'évènement - Eté 2008 : les indicateurs d'activité économique mondiale en berne
En allant dans le détail, via le second graphe, on retrouve bien sûr la très bonne tenue des exportations qui avaient énormément chuté lors de la dernière récession. Cet élément confirme la bonne tenue notamment de l'industrie qui a bénéficié ces derniers mois d'une résistance liée à la faiblesse de la devise US et donc de l'augmentation relative de la compétitivité des produits exportés. On perçoit encore mieux ici par rapport au graphe de l'indice de production industrielle du lien ci-dessus, que l'essentiel de la croissance US résiduelle actuelle tient en grande partie à cet élément qui connaît un quasi 'boom' alors que l'immobilier chute voire entre en dépression caractérisée dans certains endroits localisés de la Floride ou de la Californie par exemple. A surveiller.
En revanche, les importations restent stationnaires mais ceci recouvre des paiements à l'OPEP records en juin et une facture pétrolière à un pic de 34 milliards $ compte tenu de la flambée de l'or noir alors même que les américains n'ont jamais autant réduit leur consommation en volumes qu'en 2008 depuis 1982, avec 800 000 barils consommés en moins chaque jour au cours du 1er semestre de cette année. Les importations retraitées de cet élément sont donc à nouveau en baisse et reflètent une moindre contribution de l'habituelle 'locomotive économique américaine' à la croissance mondiale. Cela signale également un ralentissement donc complémentaire de la demande intérieure.
Le déficit bugétaire de l'Etat fédéral est par ailleurs ressorti légèrement au-dessus des 100 milliards $ en juillet, un des chiffres les plus importants jamais enregistrés.