Maritza a été assassinée le 5 janvier 2019. C’est en Colombie. Après les « accords de paix » entre les FARC et le gouvernement colombien, en 2016… Quelle paix ? 310 leaders sociaux ont été assassinés en Colombie en 2020. Émilienne Malfatto, journaliste, enquête.
Elle rencontre les six enfants de Maritza, d’autres membres de sa famille, des ami.e.s, des voisin.e.s… Et plus elle avance dans son enquête, plus cela s’obscurcit, plus des divergences apparaissent dans les récits (parfois sans doute volontairement, mais aussi parfois parce que la mémoire modifie ce qui s'est passé), et plus cela dit des réalités de ce pays où le commerce de la drogue a dominé l’économie agricole, où des trafiquants ont pris le contrôle de régions, de quartiers, où la violence, les viols et les meurtres sont devenus le quotidien des gens qui essaient de vivre dans « la misère crasse de la capitale, sa noirceur de pollution et de pauvreté, ses estropiés qui dorment dans la rue, ses déplacés… », et pas seulement de la capitale. Maritza Quiroz Leiva est de ces « déplacés ». Émilienne Malfatto va remonter au premier assassinat , celui de son compagnon, Alvaro, et interroger tous ceux et toutes celles qui pourraient l’aider à révéler la vérité. La tâche est difficile et périlleuse, et la Sierra Nevada pas toujours accueillante.
Émilienne Malfatto adresse son texte à Maritza, lui offrant cette vie au-delà de sa mort, et son écriture est assez différente de celle de ses romans (Que sur toi se lamente le Tigre et Le colonel ne dort pas), ce qui rend ce livre encore plus terrifiant.
« Ta mort, Maritza, est venue s'ajouter à une liste déjà longue et qui ne cesse de croître. »
Ce livre a obtenu la Prix Albert Londres du livre 2021.