Magazine Journal intime
Chaque dimanche matin c’est jour de marché. Sur l’avenue, la circulation est coupée et avant même le lever du soleil, les primeurs, le boucher, les fromagers installent leurs étals. Lorsque le jour se lève, les premiers clients arrivent, panier en osier sous le bras. Alors, dans le centre de rétention psychiatrique, l’un des pensionnaires vient se coller derrière la vitre à barreaux et regarde les gens aller et venir. L’air hagard, ébouriffé et le visage émacié, l’homme n’en perd pas une miette. Parfois il peut rester immobile ainsi plusieurs heures, avec seuls ses yeux bleus qui s’animent.