Afin de simplifier et accélérer son parcours de souscription en ligne d'assurance décès, l'américaine USAA vient de signer un partenariat avec le leader de l'agrégation de données de santé, Human API. Cette importante initiative doit lui permettre d'automatiser les processus de décision et de tarification pour une majorité de ses membres.
Dans un domaine de l'assurance généralement difficile à appréhender parce qu'il impose de se projeter dans les incertitudes de l'avenir, les couvertures contre le décès s'avèrent encore plus délicates à faire valoir auprès d'individus qui préfèrent ne pas penser à leur disparition pourtant inéluctable. Dans ces conditions, les compagnies qui les commercialisent ont le devoir impératif d'éliminer autant que possible les obstacles et les frictions, aussi minimes soient-ils, susceptibles d'ajouter un stress supplémentaire.
Et les opportunités d'optimisation ne manquent pas, tant les méthodes en vigueur dans le secteur regorgent de complexités dans toutes leurs dimensions ! Alors, quand quelques jeunes pousses s'attaquent, par exemple, à la pédagogie de communication en amont (DeadHappy) ou à la personnalisation des contrats selon les besoins réels (Anorak), USAA concentre désormais ses efforts sur le déroulement opérationnel de l'acte d'adhésion, qui est aujourd'hui à la fois (relativement) long et contraignant.
Comme avec tous les produits relatifs, de près ou de loin, à la santé, ce sont les questionnaires sans fin à remplir et les éventuelles visites médicales requises qui nuisent particulièrement à l'expérience utilisateur. Ce sont donc naturellement ces exigences que l'institution aborde maintenant d'une manière différente, en recourant aux informations que Human API lui fournit directement et quasiment en temps réel sur une grande partie des citoyens américains (avec leur consentement, faut-il espérer).
L'entreprise affirme disposer à ce jour de connexions avec plus de 30 000 sources distinctes (il ne faut pas oublier que l'industrie de la santé est extrêmement fragmentée aux États-Unis), dont elle facilite l'accès, dans le strict respect des contraintes réglementaires (notamment HIPAA), grâce à ses interfaces standardisées (sous la forme d'API, bien entendu), qui normalisent, consolident et, parfois, combinent ou enrichissent les données nécessaires aux traitements mis en œuvre par ses clients.
Les bénéfices du modèle d'agrégation de données, largement illustrés dans l'univers de la banque, sont tout aussi prometteurs dans celui de la santé. Par la sensibilité du sujet, il risque toutefois de soulever autant, voire plus, d'inquiétudes, surtout si la transparence des usages n'est pas absolue. Ainsi, dans le cas d'USAA, l'objectif de simplification des parcours semble parfaitement légitime (et louable) mais quelle garantie est offerte à ses membres que les algorithmes ne deviennent pas de la sorte plus discriminatoires ?