Je me retrouve d’ailleurs immédiatement fin 1999, en compagnie d’un auteur qui, anticipant un réveillon raté ainsi qu’un changement de millénaire surfait, se rend dans une agence de voyage à la recherche d’une destination quelconque. Il ne me faut que deux pages pour éclater de rire…allez hop, je poursuis l’aventure !
Me voilà donc en terrain connu, avec vue sur un paysage lunaire parsemé de cactus aux formes ambiguës, visitant le Parc de Timanfaya, le marché de Téguise et la plage de Papagayo, comme tout bon touriste de masse qui se respecte. J’y suis néanmoins en compagnie d’un auteur avec qui je ne pense pas vouloir partir en vacances, de peur de revenir totalement dépressif. Même si la plupart de ses réflexions sur la société moderne en général et sur les vacanciers en particulier font mouche, le garçon a la vilaine tendance à distribuer des uppercuts à tout ce qui bouge. Le Français et son guide Michelin, BOUM, l’Anglais qui revient chaque année dans le même nid, BAM… et comme compagnie pour agrémenter son séjour, il se déniche un Belge dépressif et un couple de lesbiennes…allemandes, forcément !
C’est donc mal entouré que j’écoute le fond de pensée foncièrement sombre de cet auteur vacillant régulièrement vers le nombrilisme, ainsi que ses digressions inutiles concernant la secte Raélienne. Bizarrement, la banalité de ses propos ne me rebute pas, au contraire, son ton cynique a plutôt tendance à me séduire et son humour à me faire rire.
Alors certes, ce n’est pas son meilleur ouvrage, mais cela ne m’empêchera pas de retourner à Lanzarote !
Lanzarote, Michel Houellebecq, Librio, 96 p., 3€
Elles/ils étaient également à Lanzarote : Lire au lit