LIVE REPORT : Dimanche 26 JUIN
– 4 jours 4 reviews. Nous y voilà. Ce quatrième et dernier jour mettra tout le monde d’accord. Avec une affluence record pour ce dimanche, il était conseillé d’avoir bien préparé son sac car les allers et retours en dehors des scènes étaient pour le moins déconseillés. Explications –
En l’an de grâce 2022, nous avons donc eu droit à 4 jours de musique infernale. Cette quatrième journée s’annonce archi chargée. Je ne compte pas le nombre de gens venus spécialement pour célébrer cette messe dominicale, le plus souvent pour recevoir les saint sacrements de sa sainteté Hetfield. Nous en reparlerons à la fin de cette chronique.
Le soleil est impitoyable. Il est 11h00 et il fait très chaud. Le (sur)nombre d’individus présents en cette fin de matinée donne une impression quasi-suffocante à ce début de journée.
Ugly Kid Joe
Voilà un groupe qui ne vieillit pas. Comment est-ce seulement possible? Les « gamins » de Santa Barbara ont bien pris quelques rides et quelques cheveux en moins mais l’énergie et la voix restent absolument identiques! J’ai devant moi les mêmes sales gosses qu’en 92.
En dépit de ses 54 printemps Crane est un sacré vocaliste. Un bruit court qu’il a même failli jouer dans…Judas Priest à l’époque où ce dernier se cherchait un remplacent pour le Rob! Véridique. La suite vous la connaissez.
Bien sur le groupe n’a pas fonctionné dans le temps. Après 3 bons albums de 92 à 96, la machine s’est essoufflée et le combo californien a disparu pendant plus de 15 ans. Même si le dernier né Rad Wings of Destiny (Est-ce justement un clin d’oeil au Priest?!) ce sont bien les titres d’America’s Least Wanted que le public est venu chercher et il en a eu pour son grade car ce ne sont pas moins de 40% des titres joués si on retire les deux reprises dont le très bon “Ace Of Spades » de qui vous savez!
Alors que nous sommes de plus en plus serrés l’étau se resserre d’un cran. Les Mainstages sont full et cet après midi va être caniculaire!
Bullet for my Valentine
Les beaux gosses gallois sont très attendus, c’est une très bonne surprise qui nous attend côté ambiance. Il faut le dire l’essentiel du public est bien jeune même sir le combo accuse déjà 15 ans d’existence il n’attire pas vers lui les vieux briscards que j’ai pu croisé hier au concert de Blind Guardian. Musicalement les guitares sont tranchantes et c’est bien les/des tubes qui nous attendent et des bonnes surprises notamment « Walking the Demon» et “Knives” et des refrains limite core.
Et non le combo n’est pas américain comme je l’entends à côté de moi! Preuve en est que l’Europe génère aussi son lot de très bon groupes.
Bring me the horizon
Gigantesque bonne surprise. Pour moi, ce fut l’un des groupes les plus énormes de cette édition 2022. Je les avais déjà vu en 2017 mais là on est monté d’un cran. Très gros son, très grosse mise en scène et implication à 100% de tous les musiciens. Qu’on se le dise le combo de Sheffield est amené à devenir un énorme truc même si c’est déjà quelque part le cas : 145 millions de vues pour le dernier single « Throne » à ce jour (juillet 2022)!
Je suis impressionné par le public qui scande les paroles par coeur. On peut dire qu’à la différence de têtes d’affiches de cette édition, le public est à fond! D’ailleurs, c’est simple : dès que retentissent les premières notes de « Can you fell my heart » on est embarqué. Le chanteur Oliver Sykes y va à fond et le reste ne se ménage pas non plus. Pas étonnant que le combo compte les fans en millions sur chaque plateforme existantes.
Le set est carré de chez carré et les deux danseuses sur le côté de la scène y vont à fond et se changent à chaque titre (tenues de cosmonautes, NRBC, pom-pom girl). Le batteur avoine comme un damné et le set se fait parfois moins core et beaucoup plus metal surtout au niveau de l’assemblage guitares batterie qui se montre précis tranchant et vif sur les parties les plus racées metal.
Sabaton
Je me dégote une place à la barrière pour applaudir les suédois. Je suis refait. Qu’on se le dise les 3 prochaines heures vont être explosives! Je n’avais, de mémoire, jamais vu autant de monde devant les MainStage. Il n’y a plus un centimètre carré d’espace disponible. La fatigue, l’énervement et l’excitation, quelques pintes plus tard, certains ne profiteront pas de ces derniers moments du Hellfest. Saluons au passage l’équipe des sauveteurs en mer qui abat un boulot formidable à l’heure où quelques personnes ont le plus besoin de leur aide.
Sabaton est revenu en force avec après Great War
Je retrouve l’ambiance très heavy des Hellfest 2014 et 2017, c’est-à-dire ces moments où tout le monde est venu pour profiter de la musique qu’il connaît par coeur pour communier bière à la main et pas seulement pour aller applaudir quelques têtes d’affiches et lâcher quelques selfie sur Snap pour narguer ses amis en disant : « J’y étais ». C’est peut être le point faible de ces énormes éditions et de certains nouveaux festivaliers devenus des prédateurs du metal, plus précisément des consommateurs qui se donnent pour objectif de ne voir que des têtes d’affiche et picorent, ça et là, les morceaux de choix, en donnant l’impression qu’ils ne profitent pas du spectacle et ne prennent pas forcément le temps de découvrir de nouvelles choses.
Mais là, ce soir, les suédois, bénéficient d’une ambiance haut de gamme. Les gens sont surexcités et le personnel de sécurité a du pain sur la planche.
« Ghost Division » ouvre le bal et c’est un Joachim en très grande forme que l’on retrouve, remonté comme un coucou Suisse qui s’approche (très) près de la barrière, tout en laissant manoeuvrer ses alliés. Il faut dire que ce combo n’a pas un frontman mais cinq!
Que l’on regarde Per, Alex ou la paire gratteux, chacun fait son spectacle! Sans trop en rajouter dans le gimmick, les zicos sont heureux d’être là et prennent volontiers là pose (d’ailleurs merci à eux!).
Les albums sont bien représentés ce soir, manque à la liste l’excellent «Fields of Verdun ».
La violence des explosions au début de « Red Baron” est ahurissante. Joachim lui même semble surpris. C’est déjà la fin et le public en redemande encore. Même si Metaloche arrive dans quelques instants le groupe bénéficie d’une véritable ovation et l’assaut final avec « To Hell and Back »électrise une dernière fois le public.
Le temps de se déporter de quelques mètres, je reste à la barrière ce qui est une erreur de ma part car je ne bénéficierai du très beau spectacle qui se joue sur les écrans derrière la scène.
Metallica
« Metallica finally at Hellfest » c’est sur ces bonnes paroles que ce conclura cette chic soirée. Mais revenons sur le début de ce concert. Putain, Ben Barbaud l’a fait ! On y est. Metallica est à Clisson !C’est un peu comme voir sa sainteté le pape! J’ai eu le plaisir de voir le Met plusieurs fois dans mon existence de mortel et je dois dire que je reste très excité à l’idée de voir Mgr Hetfield adouber la grand messe ce soir.
Un drapeau tricolore sur l’écran central illumine le site à la façon de Français pour une nuit et c’est officiel on va assister un évènement.
Véritables scénographes, les ricains savent faire monter la pression. C’est sur les images et le son du « Bon, la brute et le truand » que le public découvre le groupe pour lequel la Mainstage s’est épaissie de près de 5000 festivaliers supplémentaires. Ben Barbaud nous avait prévenu pendant la conf’.
On démarre sur les chapeaux de roues avec un « Whiplash » un peu ralenti niveau tempo mais au son parfait, la voix est bien devant et les balances basse batterie impeccables. Ce soir les grattes tranchent et la basse de Robert écrase l’ensemble.
« Enter Sandman » fout le feu au pit, et c’est peu dire. Pour l’occasion les quatre cavaliers ont créer une jolie scène centrale où tout le monde peut venir admirer le met à quelques centimètres. Cette fameuse scène avait déjà fait fureur à l’occasion de la tournée du Live Shit. Pour les personnes qui sont devant comme c’est mon cas, on loupe le spectacle au fond de la scène sur les écrans mais l’ambiance est électrique. Un certain nombre de gens sont clairement dans les vapes de l’autre coté de la barrière. Le week-end a été long!
On sent que le mot d’ordre de ce soir est de mettre le feu. Je me retourne un instant alors que retentit un « Wherever i May Roam » dantesque, et je réalise le monde qui se trouve derrière à perte de vue. c’est vertigineux.
Au moment de démarrer « Harvester of Sorrow » Heftield, à fleur de peau mais tout en pudeur appel avec un ton grave que cette chanson parle du suicide et que personne n’est seul, qu’il pense à chacun de nous et qu’il nous aime. C’est con mais je l’ai senti très sérieux à ce moment « You are my family, you are loved, i love you ». Quelle déclaration.
Les choses ralentissent un peu avec « Nothing Else Matters » mais reprennent de plus belle avec « For Home the Bell Tolls » et s’accélère davantage avec « Mots into Flame » très bon morceau live. Hetfield tout souriant est manifestement très heureux d’être là
Hammett enchaine les solos, concentré mais souriant tandis qu’Ulrich est excité comme une puce comme à son habitude. Je constate que la Set List de ce soir tape dans l’ancien, pas moins de 7 titres sur 16 issus d’un des 3 premiers albums. Metallica ne fera aucun titre de Load ou Reload.
La soirée passe à fond la caisse et l’enchainement « Damage Inc ; One ; Master » achève u public à genou. Je me demande s’il y a encore du monde présent sur les autres scènes à voir le public massé jusqu’à la cathédrale pour voir le met! Le concert s’arrête là. Quelques médiators et baguettes volent dans les airs. Ça y est. ça a bien eu lieu.
En conclusion
Avant de venir ici posez vous cette simple question : Quel Hellfest voulez vous passer? Celui de la découverte ou celui du marthonien du metal? De plus, voulez vous flâner ou profiter de vos groupes préférés?
Un conseil : équipez-vous correctement, n’abusez pas des bonnes choses et respectez les groupes venus vous donner leur énergie positive. Par pitié, aux personnes qui passent le concert à « tiktoker » ou « instagrammer » : lâcher votre portable bordel!
Je profite de ces dernières lignes pour saluer les excellentes personnes rencontrées tout au long de ce très grand week-end notamment les différents stands « distro » et labels présents à l’Extreme Market mais aussi les actrices et acteurs de cet incroyable festival avec lesquels j’ai pu échanger ainsi que les personnes qui participent à produire, organiser et promouvoir ce PUTAIN d’excellent festival. Bravo et merci à vous!
Je salue bien chaleureusement Roger, et aussi, Phil et François de Rock Hard (France), je salue et remercie également Alain de No Return pour son temps.
Salut et merci à Michèle et Jean-Paul.
Salut à Aïcha, Jean-Pierre et Franck (master chef).