Des cris d’oiseaux disséminés d’abord, si peu
audibles, mais de plus en plus tôt ils nous éveillent,
ils vont gagner en assurance dans le chant,
s’unifier, s’amplifier, jusqu’à ce que les fleurs éclosent
parmi les arbres : nous ne manquions jamais,
chaque saison nouvelle, de prendre part à leur genèse.
N’y a-t-il plus d’année nouvelle ? La grive, le forsythia,
nous ne les avons reconnus qu’en les nommant
avec les mots destinés aux enfants entre nos bras,
l’heure était celle du matin tout le jour,
tous les jours, fenêtre ouverte. Elle est encore ouverte
à la beauté, mais la beauté ne vit que de l’accueil
et nous gardons pour nous les noms
de ceux qui ont grandi, qui sont partis. Qu’importe
où ils se trouvent, ils font mieux que se souvenir
si nous ne pensons qu’à l’essor qui les soulève.
Pierre Dhainaut
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