La fille d'un ami demande que l'on parle d'elle au masculin, me disait un ami. Non qu'elle veuille changer de sexe, mais parce qu'elle juge que cela convient mieux à la nature réelle de son tempérament.
Voilà qui est curieux, remarquait cet ami.
Mais n'est-ce pas normal ? Les enfants sont élevés au milieu des théories inventées par les adultes. Et celles-ci sont, par nature, incohérentes, parce qu'elles correspondent, essentiellement, à la rationalisation d'intérêts en conflit. L'esprit malléable des enfants est la victime collatérale de l'irresponsabilité de l'adulte.
C'est ainsi que les jeunes veulent être des entrepreneurs, mais pas pour gagner de l'argent, et tout en ayant de longues vacances. Ou qu'ils sont férocement écologistes, tout en consommant du voyage en avion comme personne avant eux...
En fait, ces idées ne sont pas nécessairement idiotes. Prises indépendamment, elles ont même quelque-chose d'essentiel. C'est ce qui en fait leur puissance persuasive.
Mais il s'agit des problèmes que la génération d'avant n'a pas su résoudre.
La mission de la nouvelle est de s'extraire de l'absurde qu'on lui a légué pour lui donner un sens ?