Je marche à l'intérieur de moi, sans trop savoir où me mèneront mes pas. J'investis des lieux foisonnant de personnages que je porte sans les connaître, des êtres d'extrême déroute victimes de perquisitions mentales arbitraires, de mutilations spirituelles aléatoires, de catharsis assassines. J'ouvre les yeux sur un paysage aux perspectives piégées, m'engage sur un sentier de misère dessiné par le passage des hommes et des bêtes. Mes mères et mes filles traversent mon champ de vision, portant les cendres de leurs disparus dans des urnes d'infortune. Je m'éloigne d'un pas rapide, pour me fondre dans la ligne d'horizon, afin de préserver ma pureté de déserteur.