Si je vous dis glam rock, vous me dites ? David Bowie, certes, mais il y aussi Tyrannosaurus Rex, plus communément appelé T. Rex, dont Marc Bolan, icône des 70s, était le leader. A l’origine, Tyrannosaurus Rex était un duo folk-rock composé de Marc Bolan, chanteur et guitariste (dont l’idole est Bob Dylan), et de Steve Peregrin Took (dont le bouquin préféré est vraisemblablement Le Seigneur des Anneaux de Tolkien), percussionniste. Ils se sont faits un nom dans l’underground anglais, avec leurs compositions excentriques et leur utilisation d’instruments pour enfants comme le Pixiephone (la version britannique de notre Mélodica). Très vite repérés, ils commencent à faire des concerts partout en Angleterre et partent en tournée aux États-Unis. A leur retour de cette tournée ils entament le virage décisif vers le glam-rock.
A l’aube des 70s, délaissant plus ou moins les compos folkeuses et entièrement acoustiques, Bolan et Took, qui seront bientôt rejoints en 1971 par un batteur (Bill Legend) et un bassiste (Steve Currie), enregistrent l’album King of the Rumbling Spires puis T. Rex. Enregistrés avec un vrai groupe de rock, les compositions sont plus électriques et orientées pop. Malgré les critiques assassines (T. Rex sera longtemps considéré comme un groupe à midinettes du fait de son succès auprès des teenagers britanniques qui se sont lassés des hippies et vite enthousiasmés pour ce nouveau groupe décoiffant) le succès est immédiat. Des titres comme “Ride a White Swam” et “Hot Shot” les propulsent en haut des charts britanniques et leur donne accès au sésame : l’émission Top of the Pops.
La naissance d’un style est toujours difficile à attribuer. Pour le glam-rock c’est la guéguerre entre Alice Cooper et Marc Bolan. Look androgyne, maquillage, cris aigüs, paroles brisant les tabous de la sexualité… Tout ce qui fera le succès du glam-rock se retrouve dans la prestation de T. Rex dans l’émission musicale la plus regardée du Royaume-Uni. Après sa diffusion, c’est le glam-rock qui va se diffuser partout en Europe, puis jusqu’au Etats-Unis, allant jusqu’à faire de Marc Bolan un des précurseurs du mouvement punk.
La “T. Rextasy” est née et le succès commercial commence à faire des ravages. Marc Bolan se prend au jeu (entendez par là : argent, alcool, cocaïne, brandy), devient égocentrique, quitte sa maison de disques, sa femme, son batteur, crée son propre label (T. Rex Records), se marie avec Gloria Jones (”Tainted Love”, qui sera reprise avec succès par Soft Cell), produit plusieurs CDs sans succès, devient le punching-ball de la presse britannique et puis pendant l’été 1977 il sort deux singles, “I Love to Boogie” et “Laser Love”, extraits de l’album Dandy in the Underworld qui signe le renaissance de Bolan et de T. Rex. Il a un temps sa propre émission de télé, Marc, où il effectue des interviews, promeut le mouvement punk et aide de jeunes groupes comme The Jam ou The Boomtown Rats à se faire connaître, tout en jouant ses propres morceaux. Sa popularité est de nouveau au beau fixe lorsqu’il meurt dans un accident de voiture, deux semaines avant son 30ième anniversaire.
On retrouve la musique de T. Rex un peu partout, publicités, films (Billy Elliot en 2000 ou plus récemment Braquage à l’anglaise où l’on entend “Get it On” dans les premières minutes du film), et surtout dans les listes des influences de nombreux groupes. La plupart des groupes indie actuels sont fans de glam rock, et particulièrement de T. Rex, le charisme de Marc Bolan n’y étant pas pour rien. Je n’ai pas mentionné les… débordements qui accompagnaient ses concerts, sa voix chevrotante faisant trembler le bas-ventre de toutes les filles.
Ci-contre, un petit best-of personnel de T. Rex, et ci-dessous les performances live de “Hot Love”, leur premier n°1, et le merveilleux “Bang a Gong (Get It On)”, en 1973 dans une émission américaine, vous noterez Gloria Jones aux choeurs.
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