Parfois il y a des surprises inattendues et Big Boys en fait partie. Cette comédie tendre et réconfortante vous fera du bien et saura vous toucher le coeur. Pourtant, le point de départ de Big Boys est très simple : la relation entre deux jeunes garçons, l'un gay, l'autre hétéro, qui vont devoir grandir dans le monde des relations amoureuses. Jack Rooke (Happy Man) délivre un récit à coeur ouvert assez étonnant. J'ai toujours aimé ce genre de récits où des personnages grandissent au fil des épisodes et apprennent des leçons de la vie. C'est le cas dans Big Boys et c'est fait avec tellement de tendresse sans fioriture que l'on ne peut qu'accrocher directement, dès le premier épisode. Avec son humour débordant d'idées, Big Boys ne tombe pas pour autant dans les clichés du genre. Par exemple sur la communauté gay qui est l'égale de la communauté hétérosexuelle. Il n'y a pas de différence en dehors de l'attirance pour tel ou tel sexe. Jack et Danny vivent les mêmes problèmes mais avec des compagnons différents.
Timide et introverti, Jack a passé l'année qui vient de s'écouler à la maison avec sa mère. Après avoir pleuré la perte de son père, le temps est venu pour lui de reprendre le chemin de l'université. Il y fait la connaissance de son coloc Danny, un étudiant mature. Une amitié improbable naît entre les deux hommes...Il y a des passages hilarants pour Jack et pour Danny. Que cela soit dans l'épisode 3 quand Jack renverse les cendres de la mère d'un plan cul ou dans l'épisode 4 quand Jack se chie dessus pendant la nuit et tente de changer les draps avant que la fille avec qui il a dormi ne se réveille. Ce que j'ai découvert après avoir vu Big Boys c'est que le créateur, Jack Rooke, raconte une partie de sa propre vie. La série ne cherche pas à expliquer les choses de façon incompréhensible mais plutôt que l'on comprenne instantanément avec des références. Jack est un personnage anxieux, qui ne sait pas comment faire pour accepter son homosexualité (aussi bien le dire à sa propre mère qu'accepter enfin de se faire prendre pour la première fois). Il y a des moments drôles mais aussi plein de tendresse dans ces moments d'insouciance et de jeunesse qui découvre la vie et sa propre sexualité.
Les deux personnages partagent un problème car s'ils sont tous les deux aussi chaud lapin, ils ont chacun leurs soucis personnels. On retrouve certaines astuces narratives déjà vues dans d'autres séries comme Fresh Meat ou The Young Ones mais sans jamais faire de la pâle copie. Bien au contraire, Big Boys sert un récit plus étonnant que je n'aurais pu l'imaginer. Il y a de vraies leçons de vie à apprendre dans cette série qui permettent aussi de s'attacher rapidement aux personnages. On peut se retrouver dans chacun des deux héros sans trop forcer car la série se veut authentique et ne cherche pas à raconter une vie rêvée et fantasmée. Jack est gay mais n'a jamais eu de petit ami, ni été embrassé. Il est tellement timide et vulnérable qu'il ne donne qu'une envie : lui faire un câlin pour le réconforter. Même dans ses pires expériences il y a quelque chose que le personnage apprend et nous aussi par la même occasion.
Big Boys c'est donc un peu comme transformer une tragédie en quelque chose de beau, touchant et magnifique par moment. En plus d'avoir quelques éléments que l'on sent importés de son show de stand-up, Jack Rooke apporte vraiment du coeur dans cette série. Je regrette d'être passé à côté quand elle a été diffusée car Big Boys est l'une des belles surprises de cette année.
Note : 8.5/10. En bref, une excellente surprise inattendue à la fois tendre, drôle et touchante.
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