Magazine Journal intime
Casqué, le regard invisible derrière un écran teinté, revêtu d’une longue chasuble et d’un large pantalon ignifugés, l’homme allait pieds nus. De sa main gauche, il tirait un chariot qui contenait toute sa vie pêle-mêle : des couvertures, un matelas roulé, un sac rempli de céréales, un bidon de cinq litres contenant une eau déjà ancienne. Il traversait la ville au hasard des rues, la main droite crispée sur la crosse d’un revolver de marque Browning. Son laissez-passer pour le rêve d’une vie meilleure.