Tu as tout donné et tu as tout gardé. J’ai eu tout et tu as tout. Il n’y a que les astres du ciel qui puissent ainsi donner sans cesse leurs rayons sans diminuer leur lumière. L’année qui vient de finir a été triste. Une moitié de mon cœur est morte. (…) Je t’attends ce soir avec bien de l’impatience. On dirait que les battements de mon cœur voudraient hâter les pulsations de la pendule pour y arriver plus vite. Quand je ne serai plus qu’une cendre glacée, quand mes yeux fatigués seront fermés au jour, dis-toi, si dans ton cœur ma mémoire est fixée. Le monde a sa pensée. Moi j’avais son Amour.
Lettre de Victor Hugo à Juliette Drouet
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