Nous avons tous mal à l'Argentine, dit le gros titre
sur cette photo d'une manifestation qui se recueille
autour du statuette de San Cayetano
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Chaque 7 août, les Argentins fêtent la San Cayetano (saint-Gaëtan), le saint patron du travail et du pain. C’est une fête profondément populaire qui rassemble les plus pauvres d’entre les pauvres, notamment les chômeurs et les travailleurs sans droit, qui vivent au noir dans tous les domaines de leur vie.
Chaque année, c’est aussi
l’occasion d’écouter
les évêques partout dans le pays mais surtout à Buenos Aires :
leurs homélies donnent la
« météo »du
moment dans le magistère catholique.
Et cette année avec l’inflation record et les problèmes
économiques de toutes sortes qui assaillent la classe moyenne et les
plus vulnérables, on pouvait s’attendre à des manifestations
monstres aussi bien du
côté religieux que
du côté social. On n’a
pas été déçu !
La Vierge de Luján était elle aussi mobilisée par les mouvements sociaux
hier à Buenos Aires
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Ajoutez à cela que c’est la première année que la messe de la San Cayetano redevient présentielle après les deux années de pandémie et de restrictions sociales en tout genre. Il y avait donc foule dans tous les sanctuaires du saint dans tout le pays et donc en particulier dans le quartier de Liniers à Buenos Aires où se trouve la paroisse la plus emblématique en ce qui concerne cette pratique catholique.
De l’autre côté, les
organisations sociales, syndicats et autres associations populaires,
ont envahi la plus large avenue de Buenos Aires, la 9 de Julio, qui
s’est trouvée noyée sous les banderoles et les prières de rue
puisque les revendications socio-politiques (salaire
de base universel, mesures contre l’inflation et pour le contrôle
des prix, revalorisation des minimums sociaux)s’accompagnaient de
processions sauvages avec statues de saint en prime.
Un slogan a
particulièrement attiré l’attention de Página/12 :
« Ce n’est pas le travail qui manque mais les droits des
travailleurs ». Une formule qui traduit tout de même un
progrès social. Il fut un temps pas si éloigné où c’était bien
le travail qui manquait.
La photo principale montre le cardinal Poli
bénissant la foule
Notez qu'il a remis le masque devant la recrudescence du covid
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Le cardinal Poli, archevêque de Buenos Aires, qui présidait la messe en plein air cette année, dans le patio de l’église et avec une assemblée ferventeréparties dans les rues alentours, a prononcé une homélie que les observateurs de droite estiment sévère contre le gouvernement, analyse quePágina/12ne semble pas partager. Comme d’habitude, en fait, il a redit qu’il y avait une injustice économique fondamentale en Argentine, un pays riche qui regorge de toutes sortes de ressources et où la pauvreté atteint des niveaux diamétralement opposés à cette richesse nationale.
© Denise Anne Clavilier www.barrio-de-tanto.blogspot.com
Pour aller plus loin :
lire l’article de Página/12lire l’article de La Prensa
lire l’article de Clarín
lire l’article de La Nación
sur les manifestations sociales
lire l’article de Página/12lire l’article de La Prensa
lire l’article de Clarín
lire l’article de La Nación