Le président russe Dimitri Medvedev vient d’ordonner ce mardi l'arrêt des opérations militaires en Géorgie, avant l’arrivée de notre président dans la région. Nous saurons vraisemblablement très bientôt qui a le mérite de l’arrêt des hostilités. Comme une des origines de ce conflit réside dans la volonté des parties en cause de faire respecter leur souveraineté sur certains territoires, parlons un peu de souveraineté.
En mars dernier, lors du parcours de la torche olympique, la France s’est révélée incapable de faire respecter sa souveraineté à Paris même. A cette occasion, quelque trois mille policiers avaient été déployés mais, selon un communiqué de la Préfecture de police : « La flamme olympique était sous la responsabilité des autorités chinoises, avec l'appui technique des services de police français, qui devaient veiller au bon déroulement de son cheminement dans Paris. Le parcours de la flamme olympique a été choisi par les responsables du comité olympique chinois, en lien avec les services de la préfecture de police ». Je ne comprends pas cet abandon de souveraineté. Il appartenait en effet à la France d’assurer la sécurité de cette manifestation et nos policiers étaient parfaitement dans leur rôle lorsqu’ils maitrisaient les perturbateurs qui tentaient d’entraver l’avancée de la torche. Par contre, il était totalement inadmissible de laisser des gardes chinois faire régner leur ordre chez nous. D’autre part, la liberté de manifester étant une de nos libertés fondamentales, nos policiers sont sortis de leur rôle lorsqu’ils se sont employés à saisir des drapeaux tibétains. A ma connaissance, il n’existe pas en France de drapeau qu’il soit interdit de brandir, à l’heureuse exception sans doute d’un oriflamme nazi.
Après avoir parlé de souveraineté, tournons nous vers le souverain. Dut son orgueil, qui n’est pas mince, en souffrir, notre président n’est pas, comme on le clame à tout vent, président de l’Union européenne et ce pour la simple et déterminante raison que cette union n’a pas de Président. Le projet de Constitution européenne comme le Traité simplifié tentaient de pallier cette absence, avec un président élu plutôt qu’un président par rotation, mais cela n’a pas été ratifié. Donc, pour ce second semestre de l’année 2008, notre président exerce la fonction de président du Conseil européen. Comme ce titre l’indique, il préside ce conseil qui réunit les chefs d’État et de gouvernement des vingt-sept pays membres. Ce conseil se tient à Bruxelles en fin de présidence et éventuellement plus souvent, à l’initiative de son président, dans le pays de ce dernier. Et c’est tout, très loin de ce président de l’Europe que l’on essaie de nous faire miroiter.
Pour ce qui est de sa performance comme président du Conseil européen, admirez cette vidéo où il répond à Cohn-Bendit dans l’enceinte du Parlement européen.