N.Dufourcq porte les errements de notre politique industrielle au compte d'une "élite" coupée des réalités et facilement influençable.
Pourquoi parle-t-on autant "d'élite" ? Pourquoi est-ce devenu un terme de dérision ?
Probablement parce que le pouvoir est désormais entre les mains d'une caste : quasiment tous les postes importants sont tenus par des inspecteurs des finances. Or, il doit en être diplômé à peu près une dizaine par an...
En outre, ces gens viennent de milieux sociaux très particuliers (Jacques Attali parle de la "France des 200 maternelles"), et font l'objet, par l'Education nationale, d'une homogénéisation violente : ils sont soumis, pendant des années, aux mêmes concours, et au même parcours.
Cette situation est exceptionnelle, et peut-être unique au monde.
Paradoxalement, c'est une élite qui ne correspond pas à nos normes culturelles. L'ENA est généralement une "école de la seconde chance".
Or, cette élite, peu légitime et qui pense peu, a les caractéristiques que The Economist, et probablement tout étranger, attribue à la France : l'arrogance.
(Mais attention, à ne pas tirer de cette analyse qu'il faut lui couper la tête ! Tout au contraire. Mais c'est une autre histoire.)