Ce ne sont pas des fantômes qui viennent, corps flottants, visiter la mémoire de Jane Sautière. Ce sont des êtres qu’elle a côtoyés, près desquels elle a vécu, qu’elle a aimés, qu’elle n’a pas oubliés même si plusieurs d’entre eux sont morts. Et, se laissant approcher par ces images du passé, elle évoque le Liban où elle est née, dont elle est partie au hasard de la mutation de son père y laissant (premier arrachement) sa nourrice, le Cambodge surtout, les années d’adolescence, de l’amour, et aussi des violences. Il n’y a pas d’oubli. Quand il est 17h à Paris, il est 23h à Phnom Penh : Jane Sautière écrit dans les deux fuseaux horaires, et les temps se conjuguent.