Festival Pianissimo jusqu'au mercredi 31 août 2022
Paris, Ile de France, France
Jeudi 28 juillet 2022, 21h
Leila Olivesi: piano, compositions, direction
Yoni Zelnik: contrebasse
Donald Kontomanou: batterie
Jean-Charles Richard: saxophones baryton & soprano
Adrien Sanchez: saxophone ténor
Baptiste Herbin: saxophone alto & flûte
Quentin Ghomari: trompette & bugle
Ellinoa: chant
Avant le concert, la sono diffuse " I am beginning to see the light " de Duke Ellington. Mais ce n'est pas l'orchestre du Duke. Pas assez moelleux.
Leila attaque directement après les présentations d'usage par le Maitre des lieux, Stéphane Portet. C'est ellingtonien. Bien écrit, bien synchrone. Tout en souplesse, en force contenue. Félin. Solo perçant du sax alto. Pas encore de chanteuse sur scène. Leila Olivesi reprend les commandes. Les souffleurs s'effacent. Solo grave, bien rythmé de la pianiste. Batteur aux baguettes. Je bats la mesure du pied droit. Bonne vague moelleuse. C'était " Mary Lou " composition de Leila Olivesi en hommage à Mary Lou Williams (1910-1981), pianiste, compositrice, arrangeuse, chef d'orchestre, pédagogue déjà célébrée sur ce blog par le Umlaut Orchestra.
Baptiste Herbin. " Scorpio " tiré de la Zodiac Suite de Mary Lou Williams. Chaque composition est dédiée à un signe astrologique occidental. Ici le Scorpion. A écouter en concert par Dizzy Gillespie et son Grand Orchestre au Newport Jazz Festival 1957 avec Mary Lou Williams au piano. Spéciale dédicace à tous les natifs du Scorpion. Un morceau énergique qui pique. Solo langoureux à souhait de Jean-Charles Richard au baryton. Bien poussé par le groupe avec le batteur aux baguettes.
Ellinoa, la chanteuse, monte sur scène et le septet devient octet. Le groupe va interpréter plusieurs morceaux du prochain album de Leila Olivesi " Astral " qui sortira le vendredi 18 novembre 2022. Cochez la date dans votre calendrier, lectrices spatiales, lecteurs cosmiques.
" Soustraire au feu des rêves " (poème de Lucie Taieb). Duo piano& voix en intro éthérée . Le son du sax ténor prolonge la voix. La voix se mêle aux souffles des instruments. Quentin Ghomari est au bugle. Je ne comprends rien aux paroles mais la musique me plaît. C'est l'essentiel.
" Soustraire à la lumière " (poème de Lucie Taieb). Leila Olivesi défend les oeuvres de ses soeurs créatrices (Mary Lou Williams, Lucie Taieb). Cela est juste et bon. Une ballade énergique. Solo de trompette. Je ne comprends toujours pas les paroles. En français, apparemment, comme cet article. Cette sorte de Blues lent me fait penser à Charles Mingus, autre fou de Duke Ellington.
" Missing C. C ", composition de Leila Olivesi en souvenir de Claude Carrière, homme de radio, fou de Duke Ellington au point de créer et d'animer 400 émissions de 1976 à 1984 pour diffuser toute l'oeuvre enregistrée de Duke Ellington sous le titre " Tout Duke ", de présider la Maison du Duke à Paris où Leila Olivesi intervient régulièrement . Cf vidéo sous cet article.
Leila dirige ses hommes. Quentin Ghomari au bugle et les 3 autres souffleurs suivent. Une ballade d'inspiration très ducale y compris dans les ponctuations de la pianiste du groupe. Batteur aux balais. Jean-Charles Richard se prend pour Harry Carney, le saxophoniste baryton et chauffeur de Duke Ellington. Solo de piano qui lance un autre mélodie,. La contrebasse reprend avec le batteur aux baguettes. La musique scintille joyeusement et danse. Brève citation de " Take the A train " de Billy Strayhorn, le 2e cerveau de Duke Ellington. Solo nerveux du sax alto bien poussé par le groupe. S'ensuit un solo de trompette stimulé par la rythmique avec des vagues de saxs. Leila Olivesi se lève, quitte son piano pour venir diriger son groupe jusqu'au final.
PAUSE
Pendant la pause, je discute avec mes voisins, un couple d'Irlandais très sympathiques. Ils ont repéré le concert sur Internet et sont venus sans rien connaître de cette musique. Manifestement, ils aiment. Ils m'ont offert un verre. C'est la première fois que des voisins inconnus m'offrent un verre dans un club de Jazz. En 20 ans de fréquentation de ces lieux. Ces Irlandais méritent leur réputation de chaleur humaine. J'espère qu'ils liront cet article et s'y retrouveront avec plaisir.
" Winter flower " (Leila Olivesi). Solo de piano en intro. Ellinoa chante la fleur d'hiver. Batteur aux maillets. Ballade tout en douceur, comme son titre l'indique. Donald Kontomanou passe aux balais. Leila est aux commandes de la rythmique avec un solo inspiré. Ellinoa ajoute un chant sans paroles qui se mêle à la rythmique. Quentin Ghomari reprend au bugle. Belle montée en spirale du groupe.
Solo de contrebasse en introduction. Yoni Zelnik pince les cordes et les fait chanter. A cordes et sans cri. Dialogue contrebasse & batterie ponctué par la trompette. Les 3 saxophonistes remontent sur scène. Leila quitte le piano pour diriger le groupe de ses mains. Ses hommes lui obéissent au doigt et à l'oeil. Elle lest fait monter et descendre. Les notes bien sûr.
Extrait de la " Suite andamane " de Leila Olivesi, célébrée sur ce blog. 3e et 4e mouvement. Avec Ellinoa au chant. Quentin Ghomari au bugle. Baptiste Herbin à la flûte traversière. Donald Kontomanou aux balais. Leila Olivesi nous explique le contexte avant de jouer. Une pagode au sommet d'une montagne dans l'Océan indien (la Mer Andamane fait partie de l'Océan indien, rappelons le). Une jeune fille devant le tempe. Elle pleure. Je ne sais pas pourquoi. Solo de sax ténor voluptueux à souhait. Ca doit être un chagrin d'amour. Passage au 4e mouvement. A nous, public, de chanter. Belles vocalises d'Ellinoa bien stimulée par la rythmique. Batteur aux baguettes.
Extrait du prochain album de Leila Olivesi, " Astral " à paraître le vendredi 18 novembre 2022. La Suite Constellation. La rythmique installe une ambiance mystérieuse. Batteur aux baguettes. Dialogue percutant entre piano & batterie. La voix d'Ellinoa devient un instrument au sein du groupe.
Pas compris le dernier titre. Intro en piano solo. Un Blues bien grave. Dialogue au féminin pluriel entre la pianiste et la chanteuse. Contrebasse et batterie s'ajoutent en douceur. Les souffleurs s'y mettent. Solo sans accompagnement du sax alto. Bel envol final.
RAPPEL
" Satin doll " de Duke Ellington bien entendu. Cf extrait audio au dessus de cet article. Mes voisins Irlandais, eux aussi, sont restés jusqu'au bout à écouter et applaudir, rappel inclus.