Paimpol In Rock - Komodrag and the Mounodor- quai Pierre Loti - Paimpol, le 23 juillet 2022
NoPo et Noëlle
KOMODRAG and the MOUNODOR Paimpol in rock samedi 23/07/2022 23h
Les locaux de l'étape? Beaucoup les attendait, ils ont définitivement remplacé les chants de marin.
Colin, croisé plus tôt, me confie son excitation et leur envie d'en mettre plein les yeux et les oreilles.
Boeuf géant (et saignant) entre le duo des frangins paimpolais Moundrag et les Komodor de Douarn(enez 29), il y a autant de monde sur scène que de syllabes dans le nom du groupe (et bientôt plus encore avec les invités).
Un nom à s'inscrire dans l'odyssée d'Ulysse.
2 batteries, 4 guitares, 1 orgue (fury!), des percussions, des voix... pénétrantes, du big rock from Armorica! Pas trop de wah wah plutôt des whou whou et du fuzz dans les guitares.
Un mélange entre le boogie de Status Quo, le blues des Allman, le Southern de Lynyrd Skynyrd et des hymnes à chanter en choeurs, à la pelle (du 23 Juillet ce soir).
A leur arrivée, ceux-ci sont beaux dans leurs habits du dimanche qu'ils mettent tous les jours, gast!!
Santiags aux pieds, les pattes décorent les pantalons et les tempes gonflées en rouflaquettes; les ceintures ne servent pas qu"à tenir les pantalons.
Sapés comme jamais... mais toujours quoi!!
Camille, derrière son instrument de prédilection (Hammond), endosse le costume de monsieur Loyal et introduit, telle une performance, chaque titre de K&M (le nom en entier... je me trompe une fois sur 2).
Leur spectacle? Du R&R circus, yeah, et en même temps, un vrai plaidoyer pour l'amour et la paix.
Pour les deux derniers titres, un jeune saxophoniste ukrainien viendra défendre l'union des peuples.
C'est parti pour 1h30 d'acrobaties musicales et d'attractivité plus que d'attractions. On peut lâcher les chevaux jamais en bout de course.
'Voodoo love' montre la direction vintage et monte la sorcellerie envoutante dans un rythme imparable à deux batteries métronomes et synchronisées.
La cloche se la tape et Slyde (qui n'en fait pas) balance un solo au son saturé (pas nous).
'Born in a valley', la chanson des ploucs (sic), hurlée par le grain de Goudzou, s'installe dans un country rock énervé à reprendre en choeurs, coeur gros comme ça.
Ronnie en signe le riff remarquable.
Un truc incroyable, déjà inscrit au patrimoine mondial du rock & roll, auquel on ne peut pas rester insensible!
L'orgue de Camille sur 'Brown Sugar' enveloppe, cajole, bouscule et vous arrache la promesse de ne jamais renier le rock 70's.
Slyde et Gouzou renforcent la colonne vertébrale et partent parfois en live (évidemment) en particulier, par un solo ébouriffant de Slyde, pugnace, derrière le vrombissement de la basse.
Prenez le batteur du Muppet Show et multipliez par 2, et ben ça reste en dessous du duo Colin G. Ricky Monroe, les fous (ce dernier finira par prendre un bain de foule)!
Camille entraine le public dans ses plus beaux nahnahnah nah nah... On est niais (nanana) pourtant quel plaisir!
Ronnie Calva toujours aussi discret, blond jusqu'au bout de la moustache, la clope au bec en fond de scène, intervient fort à propos, avec une guitare habile et tranchante.
Melin Peroloco, au look Duane Allman, l'homme à tout faire, passe de la guitare électrique en 'V', à l'acoustique, aux percussions et aux choeurs.
'If I was ', sous la douce voix de Colin qui n'a pas lâché les baguettes, apporte un peu de répit dans une mélodie douce de grand millésime.
On invite Claudia de Cachemira qui se morfondait au premier rang.
Surtout ne pas hésiter à rallonger un morceau qui le mérite, jusqu'à satiété sans gaver!
'J'aime Paimpol', ils l'ont fait! 'I want to take you higher' de Sly and the Family Stone, ils l'ont fait!
Ailleurs sur les falaises de Paimpol, c'est higher, pas de doute!
Ecoutons religieusement 'Green fields of Armorica' débuté au chant par Colin qui s'éloigne provisoirement de sa batterie pour mieux y revenir.
De toutes façons, ils s'en foutent y' en a 2!! Puis Camille donne de la voix ainsi que Slyde Barnett et Goudzou.
Le passage aux percussions fait penser au Chasing Shadows de Deep Purple qui aurait fauté avec les Allman Brothers.
Il y a des micros partout, le chant et les choeurs ne leur font pas peur 'Ouh ah'. Pourquoi ne pas descendre au milieu des spectateurs?
Bonne idée! Slyde se lance et Goudzou ne pourra pas se retenir bien longtemps 'Ouh ah'.
Très long morceau d'anthologie (plus de 10 mns), un classique qui le restera certainement en 2070.
Ils citent aussi leurs références, notamment 'Rambling rose', reprise des MC5 qui matche avec la voix aiguë et déchirée de Goudzou, surexcité, qui nous gratifie d'un grand numéro, martyrisant son instrument.
Il finit par nous présenter sa basse en offrande au-dessus de sa tête.
Inutile de tirer un feu d'artifices, il éclate depuis le début de soirée et tous les coups sont permis.
'Born to be wild' leur va comme un (gar)gant(ua), plein d'identité et sincérité.
Colin a tenu parole, le spectacle était dantesque. Tout le monde a pris sa dose d'ocytocine, de dopamine, d'adrénaline et j'ai crié 'Aline' pour qu'ils reviennent!