Paimpol In Rock - Cachemira- quai Pierre Loti - Paimpol, le 23 juillet 2022
NoPo et Noëlle
CACHEMIRA Paimpol in rock samedi 23/07/2022 21H30
Installés à Barcelone, Alejandro Carmona Blanco, à la batterie, et Gáston Lainé, à la guitare, démarrent en 2015 avec une signature qui rappelle Led Zep.
Après un premier EP, la chanteuse bassiste Claudia González Diaz vient stabiliser l'équipe et à son entrée sur scène, impossible de la manquer.
Pantalon noir, pattes d'eph, piqué de grandes étoiles, veste rousse à franges en harmonie avec sa longue chevelure, bustier noir qui laisse entrevoir un tatouage sur le sternum, fines lunettes sur le nez percé d'un anneau mais on remarque aussi les étoiles sous les yeux, la fille en jette avec sa basse classe presque plus imposante qu'elle.
Les mecs ne dépareillent pas, chemise rouge vintage et pantalon noir, belle moustache, longueurs et pointes pour Gaston, couleurs assorties et grosse barbe noire, à la Sébastien Tellier, pour Alejandro.
On va découvrir un trio power profondément dans le thème et cousins de Fuzzy Grass.
Il faut dire que leur réseau semble aussi étoffé que leurs chemises, puisque Camille et Colin Goellaen (que nous allons retrouver tout à l'heure) jouent les special guests sur le LP sorti cette année.
L'intro commence en final avec roulements et vrombissement.
A l'aise dans un chant en espagnol, la mujer plante son voodoo et sa grande magie. Le mix de sa voix, dans la puissance des 3 instruments, flatte nos oreilles.
La suite déroule par à-coups lourds où Cachemira décoche autant de coups que de caresses.
La wah wah s'en donne à coeur joie (oie oie) tadada de damdam ... Le riff circulaire, telle une scie, tue mes années 70 et sidère mon ouïe.
La guitare, dans les mains de Gaston, parait aussi petite qu'un hochet qu'il secoue en provoquant des hoquets (les visiteurs apprécient!).
Quelle dextérité! L'absence de l'orgue de Camille (sur l'album) rend le breuvage plus râpeux et très costaud.
L'entrée de 'Don't look back' fait sautiller les baguettes en syncope sur la charley. La guitare gifle un effet bluesy de feu sous influence hendrixienne.
La puissance de la basse enveloppe le son d'un cocon protecteur. La voix se la coule douce puis s'évapore sous la chaleur.
Elle me fait penser à Johanna Sadonis de LUCIFER ou Jasmin Saarela de Jess and the Ancient Ones.
'Future's sight' nous ramène 50 ans en arrière
Gaston vient prêter sa voix aux choeurs chatoyants tout en continuant de triturer les cordes de sa gratte.
Le pigment de la basse, tonitruante, gonfle l'aspect chaloupé et ensorcelant de la mélodie.
Claudia projette ses cheveux dans tous les sens pour le plus grand plaisir des photographes.
Gaston évoque la jam pour la création de leur musique et ce n'est pas une référence au groupe de mods.
Non, le titre suivant, intitulé 'Ouverture' semble improviser avec sa guitare en réverb, ses cymbales éclatantes, s'étire dans un cheminement hypnotique et le boeuf demeure saignant.
L'enchainement se fait sur 'Evil' une reprise de Cactus avec une basse batterie provoquant un tremblement de terre.
Le chant ne lésine pas sur les cris. Le morceau fait des pas de pachydermes millésimés 70's.
Il parait que c'est ensuite la chanson que Claudia déteste le plus et la chanteuse s'éclipse d'ailleurs (Gaston parle parfaitement le français).
Gaston suit son chemin pour laisser libre cours aux gestes techniques de Alejandro.
Il faut souligner ici les frappes de boxeur, précises, parfaitement calées et calibrées, capables de sobriété autant que d'explosions dans des solos vintage.
Je le surveille depuis le début du set et le trouve impressionnant de maitrise.
L'écharpe posée sur la charley n'altère pas la puissance des coups bien placés. Quant aux pieds, tout est dit dans le mot!!
'Dirty roads' s'installe en préférence de Claudia. Encore en surchauffe, la batterie donne le ton, cette fois en mid-tempo.
La vocaliste avale ses cheveux ce qui donne du grain à sa voix. Les nanananana nanananana et les choeurs émoustillent le public amoureux de la fin des sixties.
Sans oublier ses wahwah, la guitare fume encore sur le magma écumant d'une basse tourbillonnante.
Laura Luiz (de Fuzzy grass) s'éclate au premier rang (tan plan fait la caisse claire).
Un échange avec le public traite de puta madre et de cojones dans un éclat de rire. Des mots d'amour certainement? Gaston s'essaie au breton : yec'hed mad
Début à la 'stone free', les coups pleuvent. La marmule martyrise ses futs.
Le bref 'Coast to coast' fait le trait d'union avec 'Ambos Mundos' étiré.
Les mouvements de la main de Gaston glissent plus rapides que l'éclair et le bruit de ses effets taire les sceptiques.
La composition, quasi instrumentale (une seule phrase répétée) et gorgée de références hispaniques évoque parfois Santana.
Ebouriffant!
Les musiciens espagnols assistaient aux sets précédents et resteront pour la suite tout comme leurs homologues.
D'autres musiciens, pas à l'affiche, savourent; on repère l'accoutrement flamboyant de Djinn et sa chanteuse harpiste Chloé Panhaleux.
Tout se déroule dans une ambiance bon enfant, une énergie positive et fraternelle (power to the flowers), les tatouages et la musique psychédéliques et les vestes à franges.
Cachemira était au poil, celui des barbes et moustaches et à plumes (de serpent) dans les envols de sa frontwoman.
Les absents ont toujours tort (expression galvaudée à tort et à travers et à laquelle il faudrait tordre le cou ?!)
Ce soir, ils ont vraiment tort! Quel spectacle et la clôture va enfoncer le clou (du spectacle bien sûr!).
Paimpol in rock
A suivre Komodrag and the Mounodor
SET LIST
1-Mujer Vudù
2-Keep an eye on me
3-Don't look back (to the fire)
4-Future's sight
5-Ouverture
6-Evil (reprise Cactus)
7-Faker 1
8-Dirty roads
9-Coast to coast/Ambos Mundos