Festival de musique ancienne d'Innsbruck

Commencé cette année le 12 juillet, il se tiendra jusqu’au 28 août. La capitale du Tyrol n’oublie pas qu’elle a été aux XVI et XVIIe siècles l’un des hauts lieux de la musique européenne, qui attirait les compositeurs les plus renommés et naturellement déjà de nombreux spectateurs. Et comme toujours, concerts, opéras et manifestations musicales diverses s’enchaînent et permettent de découvrir une multitude d’œuvres, dans divers édifices remarquables de l’ancienne cité impériale. Tels notamment, l’église des Jésuites, la salle espagnole du château d’Ambras, la cathédrale Saint-Jacques, la grande salle de la Hofburg, le Landestheater et la Maison de la Musique, tout nouveau bâtiment qui a ouvert ses portes en 2018.

Par ailleurs, a été créé en 2010 le Concours de jeunes voix baroques d'Innsbruck, plus connu sous le nom de Concours annuel de chant Antonio Cesti. Et ce n’est pas pour rien qu’il s’appelle ainsi. Pietro-Antonio ou Marc'Antonio Cesti, (1623-1669) fut un grand compositeur d'opéra. Ce Toscan fut maître de chapelle de l'archiduc Ferdinand de Habsbourg, et c'est à Innsbruck qu’il composa plusieurs opéras dont La Dori présentée au Landestheater en 2019. Il a fait connaître de nombreux jeunes chanteurs qui se produisent à Innsbruck ou ailleurs. En 2022, sa 13e édition aura lieu du 23 au 28 août.
  "Silla", du ténor et compositeur allemand Carl Heinrich Graun, 7 mai 1704-8 août 1759, a été créé au Königliche Oper de Berlin le 27 mars 1753. Le livret de Frédéric II de Prusse est tiré d’une de ses pièces, la version italienne que l’on entendra à Innsbruck est de Giampietro Tagliazucchi et Francesco Algarotti. S’inspirant de Cinna de Corneille, le livret fait référence à Lucius Cornelius Silla, vainqueur de Mithridate à Chéronée, puis dictateur après avoir chassé de Rome les partisans de Marius, il finit par abdiquer. On entendra à Innsbruck deux des meilleurs contre-ténors actuels, l’Américain Bejun Mehta et le Roumain Valer Sabadus sous la direction musicale du directeur du festival Alessandro De Marchi à la tête de l'Orchestre du Festival d'Innsbruck.

"L'amazzone corsara, ovvero L'Alvilda regina de Goti" est un opéra en trois actes de Carlo Pallavicino compositeur italien, (vers 1640-22 janvier 1688), sur un livret de Giulio Cesare Corradi. La première représentation eut lieu au Teatro SS Giovanni e Paolo de Venise, après le 1er février 1686. Par dépit amoureux, la jeune reine Alvilda de l'île de Gotland décide d’utiliser sa flotte de navires comme corsaires avec naturellement maints rebondissements de tous ordres comme il se doit mais qui finiront bien. Les rôles sont tenus par un groupe de lauréats du 12e Concours Cesti du Festival 2021, sous la direction de.Luca Quintavalle avec le Barockorchester:Jung.

L’opéra en trois actes "Astarto" du violoncelliste et compositeur italien Giovanni Battista Bononcini, 18 juillet 1670-9 juillet 1747, sur un livret de Paolo Rolli, d'après Apostolo Zeno et Pietro Pariati, a été créé au King's Theatre Haymarket de Londres le 19 novembre 1720. L’oeuvre fut donnée trente soirs consécutifs avec le célèbre castrat Senesino. Pour écrire "Astarto" en 1708, Apostolo Zeno et Pietro Pariati s’étaient inspirés de la tragédie "Astrate, roi de Tyr" de 1664 et de la tragi-comédie "Amasolonte" de 1658, écrites par Philippe Quinault le librettiste de Lully. C’est donc dans la version londonienne reconstruite qu’"Astarto" sera donné à Innsbruck avec de talentueux solistes sous la direction de Stefano Montanari à la tête de l’Enea Barock Orchestra. Elisa, reine de Tiron, aime l’amiral Clearco malgré leur différence de statut, cette union n’est pas du goût de leur entourage. S’ensuit une série d’imbroglios dont l’opéra baroque a le secret. Mais comme toujours tout finit bien…

Silla: 5, 7et 9 août au Tiroler Landestheater d’Innsbruck
L’amazzona:18, 20, 22 et 23 août à la Haus der Musik d’Innsbruck
Astarto: 25 et 27 août au Tiroler Landestheater d’Innsbruck Rédaction internationale En savoir plus sur cet auteur Dernier week-end des vacances. C’est la rentrée et nous nous l’affrontons tous en traînant nos galoches, ne sachant pas trop de quoi elle sera faite. Il y a un an, nous avions encore l’espoir que les problèmes et autres difficultés liés au Covid-19... LES BRÈVES