En gros titre : "Une image vaut plus que mille mots"
En haut : "Beaucoup de mousse et pas de preuves"
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C’est une affaire complexe et sordide à plaisir de corruption et de prévarication en tous genres, avec force arrangements en douce entre amis sur des appels d’offre pipés, qui fait le fond de ce procès, le plus sérieux de tous ceux auxquels doit faire face Cristina Kirchner, actuelle vice-présidente (deuxième personnage de l’État) et, en remontant le temps, ancienne présidente et même ancienne Première dame et sénatrice pour la province de Santa Cruz, en Patagonie.
Ce qui est en cause, ce sont des
travaux publics de construction routière dans la province
pétrolifère de Santa Cruz, dont était originaire Néstor
Kirchner, qui est décédé et contre lequel l’action judiciaire
est donc éteinte depuis plus de 10 ans.
En haut, en jaune : "Geste de soutien"
En bas, le procureur hier pendant son réquisitoire
par visioconférence
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L’heure est au réquisitoire du parquet, réquisitoire que Cristina Kirchner, principale prévenue dans cette affaire, a écouté en visioconférence depuis son bureau du Sénat, dans le décor institutionnel qui s’y attache, avec drapeau national derrière elle.
Et le procureur n’y est pas
allé de mainmorte : il a fait une description détaillée du
système qu’il accuse les époux d’avoir mis en place pour
ratisser large au bénéfice de leurs poches et de celles de quelques
proches. Preuve qu’on arrive là à des accusations qui tiennent la
route : les quotidiens leur consacrent ce matin de nombreuses
pages en détaillant tous les arguments du magistrat. Il n’y avait
pas moyen de déployer cette quantité d’articles avec les autres
procès intentés à la vice-présidente, qui semblent tous reposer
sur des procès d’intention, des raccourcis et des raisonnements
faussés par l’esprit partisan et dont certains paraissent
actuellement tombés en panne sèche au milieu du désert.
"Néstor et Cristina ont installé un extraordinaire
générateur de corruption", dit le gros titre
en citant le procureur
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L’attitude politique très peu responsable que la dame a déployée depuis plusieurs mois pour mettre le président Alberto Fernández en difficulté et en quasi-incapacité de gouverner n’est peut être pas pour rien dans le désir des journaux d’opposition de se jeter sur elle et de la déchirer à belles dents avec les propos du magistrat en espérant que cette étape du procès signera la fin de sa carrière politique, sans parler du souhait de beaucoup de personnes à droite de la voir derrière les barreaux, et ce depuis qu’elle a prêté serment pour la première fois comme présidente de la Nation (1)
Cristina Kirchner semble
néanmoins, jusque là au moins, résister à la tempête :
après l’interruption des débats judiciaires, elle a reçu dans ce
bureau du Sénat le nouveau super-ministre de l’Économie,
Sergio Massa, dont on ne sait pas encore s’il travaillera pour elle
ou pour lui-même (certains indices et la bonne vieille logique
politique font pencher la balance en faveur de la seconde
interprétation). En ferme admiratrice de Poutine qu’elle est,
Cristina l’a reçu à la mode du Kremlin en mettant entre elle et
lui une très longue table (en bois, pas en marbre) où leur
inégalité apparente était manifestée par les dossiers qu’elle
avait posés devant elle, comme une examinatrice devant un candidat à
un examen, tandis que lui n’avait même pas un papier pour se
donner une contenance. Il est probable que l’outrance de cette mise
en scène serve davantage Massa, ancien président de la Chambre des
députés et super-ministre sur le point d’entrer en fonction en
prêtant serment dans les mains du chef de l’État, que l’actuelle
présidente du Sénat.
Cristina Kirchner a installé un "extraordinaire
générateur de corruption", dit le procureur,
proclame le gros titre
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Le procureur a repris ce matin le fil de son réquisitoire. Il était retransmis en direct par plusieurs chaînes d’info en continue et par les sites Web des principaux quotidiens.
© Denise Anne Clavilier www.barrio-de-tango.blogspot.com
Pour aller plus loin :
lire l’article principal de La Prensa
lire l’article principal de Clarínlire l’article principal de La Nación
(1) Cette femme a un don singulier de susciter une haine inouïe chez ses adversaires et chez ses partisans un amour et une admiration qui tournent parfois à l’idolâtrie