Le Tour de France pour les femmes se déroule pour le moment. Sur un vrai parcours, avec des difficultés, des surprises, des exploits, de la stratégie. Bref, une course comme une autre, intéressante de bout en bout. Mais évidemment, les « mecs » de tout bord n’hésitent pas pour sortir leurs âneries de « mâle dominant ».
Il y en a pour tous les goûts. Déjà, c’est toujours un étonnement d’entendre les commentateurs parler des « filles ». Que je sache, c’est officiellement le « Tour de France Femmes ». Lorsque ce sont les hommes qui courent, je n’ai jamais entendu le moindre commentateur parler des « garçons ». Alors, pourquoi parler des « filles » ? Quand c’est une course d’hommes, on parle le plus souvent des « coureurs ». Le féminin « coureuse » est reconnu depuis longtemps. Mais voilà, quand il s’agit de femmes, les commentateurs préfèrent parler de « filles ». Allez savoir pourquoi…
Depuis le départ du Tour, il y a eu beaucoup de chutes, parfois massives. Et les déclarations ici et là vont bon train : « C’est moins dangereux de cuisiner… », « Femmes au guidon », etc. En lisant ça, on se dit que chez les hommes, les as du vélo, il n’y a jamais de chutes, et surtout jamais de chutes collectives ! Eux au moins savent tenir leur guidon.
Un dernier exemple. Lors de l’arrivée de la 5e étape, à Saint-Dié-des-Vosges, l'Italienne Elisa Longo Borghini s’est trompée de route, à 500 mètres de la ligne d’arrivée : elle est partie à gauche dans la voie destinée aux voitures alors qu’il fallait aller à droite. Elle le savait et a été la première à en rire tout en perdant quelques précieuses secondes. Vous imaginez les commentaires : « Mais elle ne connaît même pas l’itinéraire, c’est une faute incroyable qui a mis tout le peloton en danger (sic)… ». Lors de la course Tirreno Adriatico de cette année, Tadej Pogacar et Remco Evenepoel, en pleine contre-offensive, se sont trompés de parcours et ont perdu du temps. Je cite : « À leur décharge, la bande plastique qui avait été installée en hauteur, pour marquer le changement de tracé, n'était pas très visible. Et les trois membres de l'organisation placés sur le bas côté dont un avec un drapeau rouge, n'étaient pas très visibles non plus. ». Bref, quand deux grands champions se trompent de parcours (et sont les seuls du peloton à le faire), c’est une erreur due aux organisateurs, etc., mais quand c’est une grande championne, elle est seule responsable et doit s’affubler d’un bonnet d’âne.
Alors, mesdames, je vous dis « Respect ». Ce que vous faites est extraordinaire. Vous le faites avec les mêmes exigences que vos collègues masculins, le même professionnalisme, la même audace, le même engagement. Et surtout, ne vous laissez pas abattre par la stupidité de tous ces « garçons » qui se croient encore les maîtres alors que ce ne sont que des connards.