J’avais déjà lu de nombreux titres de Jeanne Benameur – bien sûr – avant celui-ci, mais je ne m’étais pas penchée sur ses textes depuis un moment lorsqu’elle a reçu le Prix Ouest au Printemps du livre de Montaigu cette année. Une bonne occasion de craquer et d’échanger quelques mots avec elle lors d’une dédicace, au cours de ce salon… Lire Jeanne Benameur est toujours un voyage intéressant, et je suis heureuse d’avoir réemprunté son chemin, encore une fois. Simon, psychanalyste, a décidé de faire une pause dans son métier, d’arrêter quelques temps d’écouter les autres, et d’entreprendre un voyage. Un ami lui conseille un havre de paix au Japon, une maison dans laquelle il sera reçu avec simplicité et intérêt, au milieu d’une collection de vêtements. Au moment de partir, un bol bleu échappe des mains de Simon, un incident non anodin qui le laisse perplexe et hésitant. Ne plus écouter les autres va-t-il enfin permettre au psychanalyste de laisser son propre passé remonter ? Est-il prêt ? L’art du kintsugi se met en oeuvre lentement, pendant le séjour de Simon. Recoller les morceaux de ce qui nous défait ou nous hante pour en dévoiler sa beauté, tel est l’intérêt de ce déplacement hors du temps. La mue de Simon a lieu… Et j’ai aimé toute cette exploration dans le pays de la psychanalyse qu’opère Jeanne Benameur dans son livre. Tout est juste, mélodieux, et fin. Cette autrice a véritablement le don des phrases pansements.
« En fait il a envie d’écrire qu’il n’est surtout rien « parti chercher ». Il s’est mis à l’écart, c’est tout. Il était temps qu’il prenne cet écart avec tout, même avec l’océan, c’est dire ! ».
Editions Actes Sud – 5 janvier 2022
J’ai aimé ce livre, un peu, beaucoup…
Les autres titres lus de Jeanne Benameur [sur mon ancien blog]