La mission que se sont donnés les membres d'OS-Climate, qui comprennent des grands groupes de la finance et d'autres secteurs, notamment technologiques, ainsi que des organisations académiques ou autres, consiste à élaborer un référentiel global de données et d'outils, placés sous une gouvernance transparente dérivée des principes de l'« open source », afin de stimuler une prise en compte universelle des enjeux climatiques dans les investissements, les activités économiques et la réglementation.
Après quelques (longs) mois de préparation, la démarche commence donc à produire ses premiers livrables opérationnels, conçus et mis au point par les experts environnementaux, les spécialistes de la modélisation, les scientifiques des données, les développeurs… affectés à la tâche par les structures contributrices. Dès maintenant, tous les acteurs intéressés, participants ou non, ont accès à trois logiciels qui viennent compléter le socle initial de gestion de l'information (sur lequel ils s'appuient).
Les modules en question adressent des sujets complémentaires, à savoir l'évaluation du risque et de la résilience physique (mesure de la vulnérabilité d'actifs lors de la survenue d'événements climatiques extrêmes), le contrôle d'alignement d'un portefeuille (sur les objectifs de l'accord de Paris de limitation de la montée des températures à 1,5°C) et l'analyse de transition (pour la simulation et le test de scénarios décisionnels), concoctés sous le patronage, respectivement, de BNP Paribas, Allianz et Airbus.
Les briques proposées, comme celles qui sont encore en construction, sont à considérer comme des composants de base, destinés à faciliter et accélérer le déploiement de stratégies vertes. Bien qu'elles soient exploitables en l'état, elles sont appelées à être complétées, à la fois pour les adapter aux contextes variés de leurs utilisateurs potentiels, pour apporter des réponses effectives aux défis à relever et, potentiellement, pour laisser s'exprimer la différenciation concurrentielle de chacun. Naturellement, l'approche retenue, autorisant les modifications de code, constitue un atout dans cette perspective.
Plus généralement, le modèle collaboratif ouvert promu par la Fondation Linux est considéré comme un élément critique de la lutte contre la crise climatique émergente. En rendant possible la mise en commun de ressources entre de multiples entités, il permet d'envisager des projets d'ampleur, qu'une entreprise seule, aussi importante soit-elle, n'engagerait probablement pas, et de les mener avec la rapidité qu'exige l'urgence de la situation. Son autre vertu capitale est de créer un étalon, instrument essentiel de comparaison et de contrôle, par exemple dans la lutte contre le « greenwashing ».