La Chine lance le deuxième des trois modules de la station spatiale

Publié le: 24/07/2022 – 09:50Modifié: 24/07/2022 – 09:48

Pékin (AFP) – La Chine a lancé dimanche le deuxième des trois modules nécessaires pour achever sa nouvelle station spatiale, ont rapporté les médias officiels, la dernière étape de l’ambitieux programme spatial de Pékin.

L’engin sans équipage, nommé Wentian, a été propulsé par une fusée Longue Marche 5B à 14h22 (06h22 GMT) depuis le centre de lancement de Wenchang sur l’île tropicale chinoise de Hainan.

Un quart d’heure plus tard, un responsable de la China Manned Space Agency (CMSA) confirmait le “succès” du lancement.

Des centaines de personnes se sont rassemblées sur les plages voisines pour prendre des photos du lanceur s’élevant dans les airs dans un panache de fumée blanche.

Après environ huit minutes de vol, “le module du laboratoire Wentian s’est séparé avec succès de la fusée et est entré sur son orbite prévue, faisant du lancement un succès complet”, a déclaré la CMSA.

Pékin a lancé le module central de sa station spatiale Tiangong – qui signifie “palais céleste” – en avril 2021.

Long de près de 18 mètres (60 pieds) et pesant 22 tonnes (48 500 livres), le nouveau module dispose de trois zones de couchage et d’un espace pour les expériences scientifiques.

Il s’arrimera au module existant dans l’espace, une opération difficile qui, selon les experts, nécessitera plusieurs manipulations de haute précision et l’utilisation d’un bras robotique.

“C’est la première fois que la Chine amarre de si gros véhicules ensemble, ce qui est une opération délicate”, a déclaré Jonathan McDowell, astronome au Harvard-Smithsonian Center for Astrophysics.

Il a déclaré que jusqu’à l’arrivée du prochain module, la station spatiale aura une “forme en L plutôt inhabituelle” qui nécessitera beaucoup d’énergie pour rester stable.

“Ce sont tous des défis techniques que l’URSS a lancés avec la station Mir à la fin des années 1980, mais c’est nouveau pour la Chine”, a-t-il déclaré à l’AFP.

“Mais cela se traduira par une station beaucoup plus performante avec l’espace et la puissance nécessaires pour mener plus d’expériences scientifiques.”

Wentian servira également de plate-forme de secours pour contrôler la station spatiale en cas de panne.

Le troisième et dernier module devrait arriver à quai en octobre, et Tiangong – qui devrait avoir une durée de vie d’au moins 10 ans – devrait devenir pleinement opérationnel d’ici la fin de l’année.

Plan d’espace rapide

Sous le président chinois Xi Jinping, les plans du pays pour son “rêve spatial” fortement promu ont été mis à rude épreuve.

La Chine a fait de grands progrès pour rattraper les États-Unis et la Russie, où les astronautes et les cosmonautes ont des décennies d’expérience dans l’exploration spatiale.

“La CSS (Station spatiale chinoise) achèvera sa construction (…) en un an et demi, ce qui sera le plus rapide de l’histoire pour une station spatiale modulaire”, a déclaré Chen Lan, analyste pour le site Go-Taikonauts.com, qui est spécialisé dans le programme spatial chinois.

“En comparaison, les constructions de Mir et de la Station spatiale internationale ont pris respectivement 10 et 12 ans.”

Le programme spatial chinois a déjà fait atterrir un rover sur Mars et envoyé des sondes sur la Lune.

En plus d’une station spatiale, Pékin prévoit également de construire une base sur la Lune et d’y envoyer des humains d’ici 2030.

La Chine est exclue de la Station spatiale internationale depuis 2011, lorsque les États-Unis ont interdit à la NASA de s’engager avec le pays.

Alors que la Chine ne prévoit pas d’utiliser sa station spatiale pour une coopération mondiale à l’échelle de l’ISS, Pékin s’est dit ouvert à la collaboration étrangère.

© 2022 AFP

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