Mélanie de Coster
Milan/ Page Turners
Juin 2022/ 250 pages/ 14,90 euros
Young Adult dès 14 ans
Thèmes : Dystopie, Médicaments, Vieillesse
Résumé de l'éditeur : Morane a 17 ans et elle vit dans un monde où, à 20 ans, on est incité à signer le contrat Dorian Gray et à ne plus vieillir jusqu'à ses 70 ans. Dans cette société totalitaire, on vit donc jeune jusqu'à 70 ans, pour ensuite vieillir d'un seul coup et mourir en quelques minutes, tous et toutes au même âge. La mort est ainsi devenue pour beaucoup insupportable, puisqu'elle vous fauche en pleine santé.
Morane habite seule avec son père, qui semble avoir presque le même âge qu'elle, mais ce n'est qu'une apparence physique, c'est en réalité un homme d'âge mûr, sensé et expérimenté, qui se comporte en père et la protège d'un lourd secret. Pour échapper à leurs ennemis, ils vivent dans une maison isolée, au bord de la mer. Un soir, Emris, une jeune fille mystérieuse, sortie de nulle part, se tient devant leur porte, trempée, épuisée... Le père se méfie tout de suite. Morane cède à la tentation d'avoir enfin une amie. Et puis, tout s'enchaîne, la maison est attaquée deux fois. à la première attaque, Eymris est gravement blessée, à la seconde le père de Morane disparaît. Les deux adolescentes vont se lancer à sa recherche dans ce monde devenu fou, et trouver en chemin des amis, des ennemis, une revenante, l'amour et la trahison.
Le contrat Dorian Gray m'a tout de suite attiré par son résumé fort intéressant. J'ai pensé très vite à une dystopie du même genre, pour moi l'une des meilleures de toute la litté ado : La Déclaration de Gemma Malley. Alors j'étais curieuse et c'est bien ce sentiment d'en savoir plus qui m'a conduit à lire ce roman. Dorian Gray c'est l'histoire avant tout d'un pacte avec le Diable, ici on retrouve l'idée de la signature d'un contrat à savoir garder une jeunesse jusqu'à 70 ans et ensuite mourir à cet âge, permettant de réguler le flux de la population sur une planète qui a épuisé ses ressources. Voilà l'idée et je dois avouer que l'auteure va assez loin dans sa réflexion notamment dans les règles de cette société posant la question du A quoi ça sert de vieillir ?
Pour tout ce contexte, la lecture du roman est passionnante et quasi prenante mais pour ce qui est de l'intrigue à proprement parler et de la relation entre Morane et Emris, je suis passée à côté. Malheureusement l'auteure n'a pas su échapper aux classiques du genre dystopique : une adolescente barricadée et cachée avec son père, lequel disparaît suite à l'arrivée soudaine d'une tierce personne Emris. Les deux adolescentes recherchent le père de Morane, convaincues qu'il les aidera et se retrouvent poursuivies par un groupe qui souhaite s'en prendre à Morane pour une obscure raison. On sent la mainmise d'une organisation gouvernementale et d'expériences scientifiques qui virent mal. Entre quête initiatique et dystopie existentielle, ce qu'il ressort de ma lecture c'est un sentiment d'inachevé. Les 240 pages défilent à toute vitesse car le rythme est efficace et fluide, mais je suis restée sur ma faim quant aux réponses apportées par l'auteure à l'issue de ce "one-shot". J'ai trouvé que tout allait trop vite ou que tout n'était pas si original que ça et on devine assez aisément les rebondissements et retournements de situation qui s'ensuivent. La fin reste classique et ouverte sur un monde en devenir où il faut faire les choses autrement. Une bonne lecture mais qui ne m'a pas véritablement transportée surtout parce que je ne me suis attachée à aucun des personnages. Toutefois on peut saluer l'effort d'avoir imaginé un monde où la vieillesse est exclue et méprisée au profit d'un médicament qui apporterait jeunesse mais l'idée de mourir à 70 ans est-elle supportable ? La réflexion est posée et pour cela je trouve que le roman est intéressant à découvrir.