Il y a un an une jeune femme habillée d’un ciré jaune, portant des lunettes noires, brandissait une pancarte dont personne ne put en connaitre la signification. À juste raison : ALLEZ OPI OMI ! Cette femme voulait simplement porter un message d’encouragement et d’affection à ses grands-parents. Je crois que Opi, omi veulent dire, grand-père et grand-mère, en allemand.
Cette jeune femme a eu le malheur de brandir cet écriteau durant le tour de France. Un coureur l’a heurté, s’en suivit un effet de dominos avec de multiples chutes. Pour une fois, le spectacle du cyclisme en valait la peine !
Mais, c’est la suite qui est intéressante. Un déferlement de haine sans précédent, une chasse à la femme, une agressivité dans les commentaires des réseaux sociaux. Pourtant, dans les photos de presse on remarque la coupable n’était pas au milieu de la chaussée.
La femme ayant disparu, il ne se passa pas un jour sans que des volontaires de la bonne cause ne cherchent à la localiser. Nous voilà revenus à des temps obscurs. Une femme à abattre, voici l’ordre du jour.
Finalement, elle se rendit, sagement, à la police. Jugement rapide ; verdict rapide. 1200 € d’amende. Une grande injustice pour beaucoup. Le pilori ou à défaut de la prison avec sursis eurent été plus convenables ! N’est-ce pas ? Oui, dormez en paix !
Personne n’a pris la peine de comprendre le message d’affection que portait cette pancarte. Comment ose-t-on exprimer son amour à ses grands-parents ? Quelle honte !
C’est parce qu’elle l’a fait qu’une jeune femme est devenue une paria. En même temps, on glorifie le cyclisme avec son dopage, ses oreillettes, ses calculs, son cynisme. Évidemment, si cette pancarte portait #balance ton… personne n’aurait trouvé quoi que ce soit à redire.
Ce qui est sûr, c’est que pour tous ces braves gens, aucun glas ne sonnera, aucune pancarte ne s’élèvera.
Quant à moi, donneur de leçons, j’ai mis plus d’un an pour apporter mon soutien à cette jeune femme. J’en éprouve une très grande honte.
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