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Merveilles et curiosités... Ode aux plantes des villes, exposition à La Traverse, Centre d'art contemporain d'Alfortville (94)

Publié le 22 juillet 2022 par Onarretetout

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Coïncidence ? Tandis que le concours des jardins et balcons fleuris se déroule à Alfortville, le Centre d’art contemporain de la ville organise une exposition qui se veut une « ode aux plantes des villes ». Pauline Lisowski, commissaire d’exposition, y présentait les artistes et les oeuvres et engageait une discussion avec Nicolas Deshais-Fernandez ce mercredi 20 juillet. Les oeuvres réalisées par les artistes, indique le paysagiste-botaniste, déplacent les regards, y compris ceux des scientifiques. Si les herbiers existent depuis très longtemps (même si toutes les informations qu’ils détiennent n’ont pas encore été mises au jour), l’intérêt pour la connaissance des plantes est relativement récent. Si le nom de Gilles Clément a été très tôt prononcé dans la rencontre, celui de Francis Hallé l’a été plusieurs fois et d’autres, bien sûr. La dénomination des plantes dit bien notre rapport à la nature. Les « mauvaises herbes » sont souvent affublées d’adjectifs issus du vocabulaire de la xénophobie. Alors que les plantes voyagent, soit portées par le vent, soit avec les êtres humains voyageurs. Ainsi les magnolias grandifloras, les cèdres du Liban ont été des marqueurs sociaux, l’exhibition de la richesse puisqu’il fallait payer cher le voyage de ces arbres. Les déplacements humains, et notamment la colonisation, ont ainsi déplacé de très nombreux végétaux. Il y a des plantes dites pionnières, et certaines peuvent être qualifiées de vagabondes, portées par le vent, le climat… 

Marie Ouazzani et Nicolas Carrier photographient certains arbres, notamment des palmiers «Trachycarpus fortunei » qu’on voit en région parisienne (et il y en a à Alfortville), témoignant de ces déplacements. Bettie Nin collectionne et peint les fruits de magnolias qu’elle recueille au long de ses promenades et assemble comme le dessin d’un papier peint, même si ses lignes semblent pencher vers le sol. Morgane Porcheron pratique aussi la cueillette et veut, par ses installations à hauteur des regards, rendre visible ce que, le plus souvent, on ne remarque pas ; c’est la vie qu’elle offre ainsi, sortant de l’invisible et du sous-sol ce qui doit apparaître : plantes et matériaux qui les accueillent, céramiques, terres. Laurence de Leersnyder offre ici un coin de son atelier : plantes récoltées, séchées, empreintes, papier fabriqué à base de plantes.

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Sortant de cette exposition, on a le sentiment d’avoir vu non pas un de ces parterres arrangés artificiellement, mais des individus trouvés parmi les plantes locales, sachant que ce local est changeant par nature d’une part et aussi par les constructions humaines. On se dit qu’on regardera encore mieux demain les plantes qui habitent nos villes et nous aurons la curiosité des marcheurs.


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