Écoute nos voix, la tienne, la mienne, celles de tous ces hommes, de toutes ces femmes dont s'alimente la rumeur. Entends-tu le vacarme des colonisations, les claquements de fouets sur la peau des esclaves, le sifflement des diffuseurs à gaz dans les chambres de l'Holocauste, le silence assourdissant des égorgés du califat ?
Entends-tu l'écho des humiliations, les cris des fillettes mariées à des vieillards, les plaintes des femmes violées à l'ombre des champs de bataille, les hurlements des gamines excisées? Entends-tu les symphonies chargées de violence dont les mélodies ont survécu aux guerres, aux famines, aux pandémies ?
Entends-tu le grondement annonçant les tragédies de demain, les dernières, celles qui ne laisseront aucun témoin, aucun survivant ?