Je me rappelle un candidat de l'émission Étatsunienne de téléréalité
Big Brother, dans une édition passée, qui avait un jour réagi impulsivement trop fort en riant grassement, même si brièvement, d'une blague platement sexiste. Il avait aussitôt mérité l'étiquette de
chauvinist. Qui se traduirait par
appuyer une cause préjudiciable. La plupart aurait simplement dit
sexiste, mais il a dû se défendre pour le reste de la semaine de pas être
chauvinist. Même si c'était un autre plouc qui avait fait le remarque sexiste. Bien qu'il était athlétique et pouvait aider bien des candidats à gagner des épreuves dans la téléréalité, on avait choisi collectivement de l'éliminer dès la semaine suivante.
Les téléréalités sont des laboratoires sociaux et ça m'avait impressionné qu'on ait fait passer ainsi la dignité avant le potentiel de gain du jeu, au final. J'en étais séduit.
Tempérament vient du mot latin
temperare, qui lui, en latin, veut dire
modérer, réduire. apaiser. Les gens au bon tempérament m'ont toujours impressionné et j'apprends beaucoup d'eux/Elles. J'ai un ami, Goyette, qui est comme un frère pour moi. Parmi ses qualités se trouve sa manière de recevoir ce que les gens disent. Même les choses les plus bêtes. À force de se côtoyer, sur plus de 35 ans, je suis toujours plus impulsif que lui à bien des moments. Oh! il a ses moments d'impulsion aussi, mais il a toujours une longueur d'avance, laissant l'info franchir la réaction épidermique pour se rendre jusqu'au cerveau. Je deviens, avec le temps excessivement bon à gérer mes pulsions. C'est généralement nécessaire. Et comme je vois chez ma fille le même type d'impulsivité maladroit par moments, mes antennes de père-voulant-prêcher-par-l'exemple sont toujours bien ouvertes sur la chose.
Par tempérament, on élimine des gens de nos vies. Quand j'étais impliqué dans le hockey où y jouait mon fils, on avait tous les types de tempéraments dans les foules. C'était parfois très houleux. Je me rappelle avoir vu un joueur qui avait cherché noise à tous les autres de l'équipe de mon fils tout le match et qui, en fin de match, promettait de péter la gueule aux autres à la poignée de main obligatoire. Notre club les avait battu proprement et il promettait encore saletés. Ça devenait décourageant. J'ai eu le réflexe de crier son # aux arbitres en demandant d'avoir un oeil sur lui lors de la poignée de mains. Son père (
probablement) m'a crié "
C'EST QUOI LE PROBLÈME AVEC LE #XX ?" (en anglais) d'un air menaçant et semblant s'inviter à vouloir en découdre aux poings avec moi. Je lui ai répondu que tout le monde voulait se serrer la main mais qu'il n'y en a qu'un qui veut se battre. Celui-là. Le joueur en question a alors posé son attention sur moi et voulait lui aussi me péter la gueule. Mon objectif était atteint. J'étais le centre d'attention et il ne pensait plus s'en prendre à nos jeunes. Il me dévisageait toute la poignée de mains, de la glace. L'idée lui a passé.
J'ai vu beaucoup de parents retirer leur enfant du milieu du hockey parce que ça devenait trop intense et que certains tempéraments étaient facilement outranciers. Toxiques. Certains milieux sont parfaitement toxiques.
Dans une vie passée je travaillais dans un magasin de musique où bossait également la soeur de l'humoriste Philippe Bond. J'ai fréquenté sa soeur et elle est fort sympathique et admirable. Deux fois, on avait fait des soirées chez elle. Les deux fois, on s'était baigné. Sa soeur est légèrement plus âgée. Nous étions tout juste issu de l'adolescence. Testostérone totale/phéromones phénoménales. Quand on se baignait, le jeune Philippe (15 ou 16 ans) et sa bande d'amis ne se gênait pas pour dévisager les corps dénudées des filles autour de sa soeur et des employées du magasin où on bossait, qui se baignaient. Ce n'était pas anormal. C'est l'âge.
Ce qui n'était pas complètement anormal alors (un peu) c'était de les voir, Bond et ses amis, se tordre le cou pour mieux s'entendre rire en faisant toutes sortes de blagues de très mauvais goût. Un de leur groupe, puisque nous étions dans l'univers musical, était venu nous chanter un morceau rap à lui qu'il avait composé dans le but d'un jour probablement endisquer si il le pouvait. Il sentait une audition possible. Il nous avait rappé des strophes poches se terminant souvent par "
Salut tous mes amis, de Laval à Ste-Pie!". Notre spécialiste de jazz, qui avait le rap en horreur, était aussi le plus imposant physiquement avec sa tête de Bob Marley. Le jeune ami de Philippe avait rappé particulièrement vers lui, pensant assurément que si il avait la peau noire, il plongeait ses oreilles dans le rap, régulièrement. Jazzguy m'avait lancé un regard de supplice. La phrase "
Salut tous mes amis, de Laval à Ste-Pie" nous est restée entre nous par la suite comme terminaison de propos quand on jasait médiocrité.
Bond est réapparu dans l'équipe de
Juste Pour Rire comme comédien dans les gags qui prenaient les gens dans la rue par surprise. Avant de devenir humoriste lui-même et animateur de radio parce que ça ne prend rien de nos jours pour être animateur de certaines stations radio. La surprise serait non seulement composante du reste de sa vie, mais au sein de l'équipe de Gilbert Rozon, dès ses jours de formation, il a été formé...
Il a gardé l'adolescent mal tempéré bien vivant en lui, mal lui en pris.
Il s'est retiré de la vie publique jeudi dernier après que 8 Femmes eut dévoilé que sexuellement, il ne savait pas se comporter en leur présence et avait parfois très très mal agi.
Habituellement assez bruyant, il était extraordinairement discret depuis les débuts du mouvement #MeToo.
Peu surprenant arrive ce moment.
Pas fâché de l'assainissement présent de certains comportements.
Retapez-vous Les Recettes Pompettes d'Eric Salvail & Phillipe...très mal vieilli...mais les ingrédients y étaient.