Je devrais lire mes livres !
La désindustrialisation de la France m'a fait comprendre que j'avais commis une erreur que je dénonce : j'ai incorrectement interprété l'action du gouvernement Hollande.
J'ai décrypté le présent en fonction du passé. Or, le gouvernement a changé de cap, à 180°. Il l'a dit. Je n'ai rien entendu. J'ai été victime de mes a priori. En fait, il a anticipé Trump et le Brexit de 5 ans ! Il n'aurait jamais dû y avoir de Gilets jaunes. (D'un seul coup, ce que M.Hollande dit du "jugement de l'histoire" s'éclaire.)
Grande leçon de communication. Le gouvernement a cru que l'on déduirait son intention de ses actes. Il a même, probablement, jugé bon de ne pas s'exprimer trop clairement, de façon à ne pas susciter l'ire de dangereux activistes. Il espérait que ceux dont il servait les intérêts le comprendraient à demi-mot. C'est tout le contraire qui s'est passé. Ses alliés en puissance l'ont torpillé. M.Macron persévère dans l'erreur.
Qu'est-ce qu'une bonne communication ? La technique du "stretch goal". C'est américain, simple, en trois points, et jamais appliqué :
- Il faut partir d'une analyse de la situation, telle que perçue par le peuple, exprimée avec ses mots. Il doit comprendre qu'on l'a compris.
- Ensuite, il faut expliquer pourquoi on en est là où on en est, et vers où l'on veut aller. C'est, à proprement parler, le "stretch goal". Un objectif quantifié, bête mais inattendu, qui frappe les esprits.
- Finalement, il faut dire pourquoi l'on va réussir. D'une part, parce que l'on joue sur les forces culturelles, uniques au groupe, elles aussi évidentes a posteriori. En quelque sorte, "on l'a déjà fait". D'autre part, parce qu'il faut des moyens, et qu'on se les ait donnés.