Critique de Cinq étoiles, du collectif Dixit, vu le 17 juillet à 15h50 à La Factory
Avec Florian Éléon, Sophie de Guérines, Alexis Guinoiseau, Marion Haïlé, Christiana Rüttimann, Julien Tomasina et Nicolas du Verne, mis en scène par le Collectif Dixit
Je me souviens de la présentation de Cinq étoiles lors de la conférence de presse du festival des Floreales : sorte de dystopie à la Black Mirror où tout est noté sur cinq, ça m’avait déjà bien fait envie à l’époque. La participation de Emmanuel Besnault au projet, que je ne découvre qu’aujourd’hui, achève de me convaincre tout à fait. Et puis c’est aussi l’occasion de découvrir enfin La Factory, dont la programmation me fait de l’oeil depuis plusieurs années maintenant. J’ai hâte.
Pour qui a vu l’épisode de Black Mirror Nosedive le synopsis va paraître familier. Pour qui vit en Chine, le synopsis est déjà familier. Cinq étoiles est une dystopie, une plongée dans un monde où chaque citoyen reçoit des bons points pour ses bonnes actions et des malus pour ses mauvaises, construisant ainsi sa note sur 5 – l’enjeu étant de rester au dessus de un pour éviter l’exclusion de la société.
J’ai vraiment pris un grand plaisir de spectatrice : comprendre l’univers et ses règles, découvrir les astuces des citoyens pour gagner des points, partager la panique liée au bug du grand H, l’algorithme régisseur… on s’amuse avec et de chacun des personnages. L’ensemble est inventif et ultra dynamique, pas dénué d’humour, avec de chouettes idées scéniques qui créent la surprise et maintiennent l’effet univers dystopique du début à la fin. L’histoire est bien construite et l’enjeu dramatique n’est pas oublié. Bref, le collectif dixit mérite pas mal de bons points pour cette création.
Cependant, je ne sais pas si la farce est le genre qui sert au mieux le propos. L’ensemble fait parfois un peu amateur, avec ces personnages caricaturaux et légèrement survoltés. L’esprit général reste assez léger, les comédiens qui incarnent des personnages pénibles semblent se moquer d’eux-mêmes, comme si l’équipe ne voulait pas trop se prendre au sérieux. Mais devant un tel travail, peut-être vaudrait-il le coup de gravir la marche d’après, pour un résultat encore plus percutant ?
Avec une note finale bien supérieure à 1 étoile, le collectif dixit relève le défi haut la main. Alors, bonus ou malus pour la prochaine création ? A suivre.