Critique de Climax, de Ludovic Pitorin, vu le 17 juillet à 21h au Théâtre des Lucioles
Avec Aline Barré, Xavier Pierre, Benjamin Scampini, et Ludovic Pitorin
Ce spectacle m’avait déjà fait de l’oeil l’année dernière, mais les contraintes d’agenda ont fait que je n’avais pas réussi à le caser. Qu’à cela ne tienne, lorsque j’ai revu l’affiche dans les rues d’Avignon cette année, je n’ai pas hésité longtemps. Je suis toujours intéressée par le traitement que fait le théâtre de l’écologie, alors un spectacle musical, et burlesque de surcroît, sur ce sujet, ça m’interpelle !
Le spectacle nous propose un tour du monde de la catastrophe. En une dizaine de destinations pour analyser les causes et les conséquences du réchauffement climatique aux quatre coins du monde : de la fonte des glaces au Groenland jusqu’à la déforestation en Amazonie, en allant faire un tour du côté des décideurs et de la COP34, le panel est suffisamment large pour faire froid dans le dos.
C’est assez original de traiter ainsi pareil sujet. Je dois reconnaître que j’ai été tantôt convaincue, tantôt moins. Il faut d’abord que je précise que le burlesque n’est pas forcément mon genre préféré, et que, dans la salle, le public rit plus que moi. Je me rends compte d’ailleurs que moi qui suis une grande partisante de « il faut pouvoir rire de tout », le rire reste parfois coincé à cause d’une certaine forme d’écoanxiété.
Je reconnais cependant l’inventivité et la potentiel comique de certains tableaux. Et, alors que le spectacle s’étire lors d’une scène trop longue dans laquelle je me perds, il aborde soudain la dernière partie, moins burlesque, carrément didactique, qui accélère brutalement le rythme pour aborder les progrès des deux derniers siècles qui ont mené à notre situation actuelle. Cette fin, style liste à la Prévert, fonctionne très bien avec des illustrations scéniques endiablées. Le rythme augmente, se faisant toujours plus oppressant. L’urgence est là.
Le spectacle oscille entre blagues potaches et dixième degré. Et moi, j’oscille entre impassibilité et rire. Les courbes de température, elles, continuent de monter.
© Cie Zygomatic