A une cinquantaine de km à l’est de Vienne et environ 225 à l’ouest de Budapest, ce lac de steppe de 36 km de long, 14 km de large et 1,80 m de profondeur, est inscrit au patrimoine de l’Unesco en 1977 pour la partie autrichienne et 1979 pour la hongroise.
Et si l’on en croit certains experts, il pourrait s’assécher totalement à cause du changement climatique. Ce ne serait pas la première fois, cela se produit naturellement environ une fois par siècle et il se remplit plus tard d’eau de pluie. La dernière fois c'était dans les années 1860. En 2003, le niveau de l'eau a baissé de 30 cm en un an, ce qui rendit difficile la navigation et nuisit à l'exploitation commerciale. Cette fois, côté hongrois, on pense donc à l’alimenter par un bras du Danube, mais comme l’indique une source "Les permis ont été accordés et les terrains nécessaires achetés par l’État mais à ma connaissance, le projet est actuellement à l’arrêt". Pour certains Hongrois, cette idée de Danube est "inacceptable", c’est ce que déclare Katalin Rodics, de Greenpeace Hongrie. "Puiser de l’eau dans un Danube qui en manque, […] et puis la verser dans un lac à la composition chimique totalement différente" est pour elle une aberration.
Du côté autrichien, c’est encore pire même si le conseiller provincial Heinrich Dorner déclare "Laisser le lac et la région s’assécher n’est pas une option", et Tobias Monte, co-organisateur d’une journée de mobilisation début juin déplore qu’"on ne peut plus naviguer, simplement pagayer, c’est un gros problème". "Notre lac ne doit pas mourir" ont clamé récemment plus d’une centaine de personnes qui ramaient sous le soleil pour sauver cette étendue d’eau au centre d’un écosystème souffrant des dérèglements du climat.
Les défenseurs de l’environnement mettent en garde contre toute interférence "dans le cycle naturel", selon Bernard Kohler, chargé du programme biodiversité au sein de WWF Autriche. Cependant, les marais salants de la région commencent à se raréfier, il n’en subsiste qu’une quarantaine sur la centaine qu’il y avait naguère selon Johannes Ehrenfeldner, responsable du parc national Neusiedler See – Seewinkel. Sans oublier les conséquences pour les 350 espèces d’oiseaux recensées aux abords du lac, hérons, poules d'eau, canards, oies sauvages, mouettes, cigognes notamment. Et Johannes Ehrenfeldner conclut "Les yeux grands ouverts, nous courons à notre propre perte".
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