Succès d'Amazon Prime Video, The Boys reste cette série qui n'a pas grand chose à raconter mais qui sait créer l'évènement. La scène d'ouverture de la saison 3 symbolise parfaitement ce que représente The Boys. Dans cette scène d'ouverture un personnage rapetisse afin de pénétrer dans l'urètre d'un homme sauf qu'il éternue et redevient grand ... dans l'urètre ce qui fait exploser l'homme et le tue instantanément. La séquence est hilarante et c'est ce genre de choses qui fait finalement le succès de cette série. Eric Kripke se permet toutes les bêtises avec ses personnages, notamment les plus gores et les plus pornographiques. Après deux saisons assez efficaces, The Boys démontre qu'elle n'a plus grand chose à raconter. C'est toujours sympathique à suivre mais après huit épisodes je ne peux pas dire que j'ai vu énormément d'intrigues évoluer au fil de la saison. Mais est-ce que l'on regarde vraiment The Boys pour ses intrigues ou bien pour suivre ces pervers et narcissiques faire les trucs les plus sadiques possibles à l'écran ?
L'autre scène mémorable de cette saison est la fameuse scène d'Herogasme dans l'épisode 3.06. Cela symbolise une fois de plus la vacuité de la série mais aussi cette capacité à produire des scènes mémorables. Cette séquence est celle d'une orgie où chaque année les super-héros laissent libre cours à leurs pulsions et déviances. The Boys aime repousser ses propres limites et cette scène démontre que la série est capable de tout un tas de choses mais peut-être aussi qu'elle a oublié qu'elle était une série. The Boys ne manque pas d'idées pour faire exploser des personnages et est véritablement généreuse avec ses téléspectateurs. Tout est fait pour nous offrir un véritable spectacle. La série regorge alors de scènes toutes plus méchantes et gore rendant le spectacle délicieux et ce voyeurisme est finalement ce que l'on vient chercher aussi quand on regarde The Boys.
On sent que les scénaristes cherchent à repousser leurs propres limites afin de surprendre le téléspectateur à chaque saison. Mais derrière ce spectacle aussi sympathique soit-elle se cache aussi une série qui montre des signes de faiblesse. The Boys ne semble pas aller plus loin que le simple rire que procure toutes ses idées les plus saugrenues. Il n'y a pas vraiment de but narratif dans l'exploser d'un gars en se mettant dans son urètre. Pourtant, la séquence est l'une des rares séquences que l'on retient de la saison. Certaines scènes qui n'ont rien à voir sont elles aussi inspirées comme Kimiko qui tue des soldats sur " Maniac ", le petit moment musical à l'hôpital, etc. The Boys tente alors de cacher le manque d'idées dans la construction narrative de la saison par des petites séquences originales qui nous font oublier le temps de quelques minutes que la série tourne un peu en rond.
Ce que je peux tout de même apprécier avec cette saison 3 c'est le fait qu'elle ait été capable d'introduire rapidement les enjeux de celle-ci sans devoir prendre trois épisodes pour les introduire. La saison 2 avait eu énormément de mal à redémarrer la machine quand cette saison préfère aller droit au but rapidement. Mais malgré des enjeux et de nouvelles dynamiques entre les personnages, The Boys ne m'a pas donné l'impression d'avoir grandi. Jensen Ackles est probablement ce qui pouvait arriver de mieux à cette saison de The Boys alors qu'il incarne une version raciste du Captain America de Marvel. On a l'impression de voir une parodie du Captain America de Chris Evans et je trouve ça assez fascinant à bien des égards car l'acteur se donne à fond et semble s'éclater. Sauf que Soldier Boy n'apporte finalement rien de neuf par rapport à la saison précédente en dehors d'une surenchère qui reste séduisante mais pas brillante.
Note : 6/10. En bref, The Boys reste un fourre-tout assez plaisant pour son audace visuelle et quelques séquences mémorables mais la saison tourne plus en rond qu'autre chose.
Disponible sur Amazon Prime Video
Amazon Prime a renouvelé The Boys pour une saison 4