Au premier abord, Dark Winds ressemble à de nombreuses séries policières que l'on a déjà pu voir sur le petit écran. Mais c'est bien plus que ça. Notamment car en plus d'être une série soignée et percutante, elle est magnifique. Il y a un moment important dans Dark Winds qui a l'air simple mais qui dénonce quelque chose de terrifiant : une jeune amérindienne se rend chez son médecin. Elle est enceinte et le médecin lui dit d'accoucher à l'hôpital et pas chez elle. Son infirmière joue alors le rôle de traductrice. Elle lui dit que même si médecin veut qu'elle aille à l'hôpital, c'est pour qu'elle soit stérilisée une fois qu'elle aura accouché. Bien que durant ces six épisodes on peut facilement penser à True Detective (la première saison surtout) ou encore Mare of Easttown, Dark Winds se veut aussi complètement différente. La série veut aller au delà de la simple affaire de meurtre. Elle veut notamment parler du racisme systémique américaine envers les amérindiens et je trouve ça encore plus terrifiant que l'enquête en elle-même.
Leaphorn et Chee se retrouvent alors rapidement à enquêter sur un double homicide que le FBI veut résoudre simplement à cause d'un braquage de banque qui a eu lieu non loin d'ici. Et que les voleurs seraient sur les terres Najavo. J'aime beaucoup le personnage de Joe Leaphorn incarné avec brio par Zahn McClarnon. La série mélange l'affaire de meurtre avec sa vie personnelle. Les scénaristes sont des amérindiens et cela se ressent dans la façon dont Dark Winds les dépeint. Car la série dénonce pas mal de choses en plus de nous plonger au coeur d'une communauté que l'on ne connaît pas forcément. Dans un sens cela peut faire écho à The Killing même si la version américaine de la série nordique n'était pas toujours brillante dans sa façon de parler des amérindiens. Dès le premier épisode, Dark Winds nous offre pas mal de choses importantes : un braquage de banque et un double homicide. Deux intrigues que la série compte bien développer au fil des épisodes avec intelligence.
Avec les épisodes suivants, il y a encore plus de morts, un vol de voiture, des explosions et des faces à faces musclés. Si cela peut ressembler à une série qui délivre énormément d'action, ce n'est pas vraiment le cas. Dark Winds préfère largement nous offrir des moments plus intelligents en prenant son temps. McClarnon est celui qui tient toute la série sur ses épaules et il le fait avec brio. Je n'en attendais pas moins de la part de cet acteur qui mérite amplement d'avoir un rôle de premier plan. Ce qui rend ce personnage encore plus intéressant et touchant c'est le fait qu'il n'a toujours pas fait le deuil de la mort de son fils trois ans plus tôt. Le double homicide sur lequel il enquête est forcément lié à sa propre intimité étant donné qu'il connaissait ce vieille homme et cette jeune femme décédés. Pour rendre le tout encore plus compliqué, le FBI est bizarrement intéressé par cette affaire et surtout l'agent Leland Whitover (quel plaisir de voir Noah Emmerich qui semble adorer les rôles d'agent du FBI après The Americans et Suspicion).
Les faces à faces entre Joe et Leland sont probablement parmi les meilleures choses que l'on peut voir dans Dark Winds. C'est fort et surtout efficace. Dark Winds mélange pas mal de genres en même temps. Cela peut être une série policière et aussi une sorte de western avec un photographie magnifique. Il y a même un brin d'éléments mystiques qui rendent le tout encore plus percutant à mes yeux. Ce que j'ai préféré dans Dark Winds c'est probablement la relation tire Joe et Jim Chee qui débarque là aussi en ville avec son propre secret. Dark Winds aime les émotions simples et parvient à créer des moments forts qui permettent de rendre le tout encore plus fascinant. Je ne m'attendais pas du tout à être aussi séduit par Dark Winds mais j'aimerais bien une seconde saison afin de développer encore plus les personnages et ainsi m'y attacher encore plus.
Note : 9/10. En bref, l'une des meilleures séries policières de cette année.
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