Critique de Élémentaire, de Sébastien Bravard, vu le 17 juillet à 10h au Théâtre du Train Bleu
Avec Sébastien Bravard, mis en scène par Clément Poirée
C’est le mot de professeur dans le résumé de la pièce qui a attiré mon oeil pour celui-ci. Professeur, c’est un métier qui me fait envie depuis toujours, j’y ai beaucoup pensé récemment, j’ai dû partager des interrogations avec Sebastien Bravard qui nous raconte son histoire et cet Élémentaire m’apportera peut-être des réponses. En tout cas, j’ai hâte d’entendre ce que ce maître d’école du jour et comédien de nuit a à nous raconter sur sa double vie.
C’est au lendemain des attentats du Bataclan que Sebastien Bravard a ressenti le besoin de s’engager. De se sentir utile. Le voilà donc plongé dans le monde de l’éducation nationale, de ses sigles, de ses règles. Le voilà confronté à une classe de CM1 pas des plus faciles, à essayer de leur faire apprendre, de leur faire comprendre, de ne perdre personne en chemin. Il faut parfois prendre des chemins de traverse pour arriver à la notion voulue, mais avancer et apprendre constituent en eux-même une réussite.
J’adore les histoires de vie portées au théâtre dans un seul en scène. Quand le sujet nous intéresse – et s’il est bien mené, entendons-nous bien – je trouve que c’est toujours un moment de partage assez fascinant pour le spectateur. Élémentaire est de ceux-là. Sébastien Pavard se livre avec sincérité, montrant ses doutes, ses échecs, ses envies. Il est ce professeur qu’on rêve d’avoir, celui qui prend son rôle d’instituteur dans sa globalité, qui accompagne les élèves dans leur scolarité mais également dans leurs interrogations de jeunes pré-adolescents. Il porte haut les valeurs de l’école, partage et transmission en tête.
Poétique, mais sans lyrisme mal placé, drôle, grâce au regard d’adulte sur le groupe d’enfants mais aussi parfois dans le personnage même de maître, son quotidien de professeur des écoles se suit comme un feuilleton. Lorsqu’il se met à enfiler la casquette de comédien en plus de celle d’instituteur, lorsque ses deux vies se chevauchent, le spectacle prend une autre couleur, ou plutôt, il recompose avec celles qu’il a déjà livrées. Et, si le comédien continue de douter, je crois que nous, spectateur, on est assez sûrs de lui.
Le comédien raconte, les spectateurs écoutent, et tout est là. Comme dans une salle de classe.