Les visiteurs arrivent à Ani Liude l’émission “Ecologies of Care” à Galerie Cuchifritos + Espace Projet déjà submergé d’être entré par le marché d’Essex, une configuration labyrinthique de vendeurs vendant des produits et des articles d’artisans locaux. Pour Liu, dont la pratique basée sur la recherche traite souvent des systèmes de travail, cette entrée n’est pas distrayante, mais appropriée.
Comme dans ses expositions précédentes, l’exposition de Liu a l’atmosphère immaculée d’un espace où des expériences contrôlées pourraient avoir lieu. Sans titre (Travail d’amour), 2022, debout contre la fenêtre arrière de la galerie, est la première œuvre à apparaître : une sculpture acrylique rectangulaire qui scintille en captant et en réfractant la lumière de l’extérieur. De petits tubes en verre remplis de lait maternel, d’hydrogel pour couches ou de coton pour couches remplissent le cadre horizontal – chaque rangée représentant une heure, chaque colonne, un jour – schématisant, dans l’ordre, chaque tétée et chaque changement de couche pendant les 30 premiers jours de la vie de l’enfant de Liu. Tout en hochant la tête Marie Kellyc’est Document post-partum (1973-1979), dans laquelle l’artiste enregistre la croissance et les jalons de son fils ainsi que ses pensées intérieures en tant que nouvelle mère, la pièce de Liu documente le travail de l’éducation précoce des enfants dans une sorte de feuille de temps, sans accent particulier sur le relationnel. paysage dynamique ou psychologique de la mère et de l’enfant.
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Éparpillés sur le sol de la galerie, Sans titre (Se nourrir à travers l’espace et le temps), 2022, comprend des boucles de tubes qui font circuler le “lait” d’une pompe à l’intérieur d’une boîte jaune pâle. Le volume de liquide qui y circule équivaut à l’approvisionnement que Liu elle-même aurait créé en un mois, près de six gallons. Bien que le liquide soit une émulsion d’huiles que Liu a créées pour ressembler étroitement au lait maternel qu’elle a donné à son fils, l’expérience visuelle est viscérale. Alors que la pompe bourdonne en rythme, un sentiment de futilité émerge lorsque le lait retourne dans la pompe et en ressort. Aucune bouteille n’est remplie ici. Le débit n’est qu’une mesure du temps.
Ani Liu, Sans titre (Se nourrir à travers l’espace et le temps) (détail), 2022, tubes de qualité alimentaire, pompe à liquide, pompe à air, microcontrôleur, lait synthétique. Consultants techniques : William Liu, Julian Goldman.
Photo Ani Liu
L’horloge lactique de Liu indique des préoccupations plus importantes au-delà de sa propre production. Bien que le lait maternel soit considéré comme le plus bénéfique pour la santé des bébés, il est également devenu un autre moyen de contrôler et de faire honte aux mères qui n’ont peut-être pas le temps, le soutien ou la capacité d’allaiter, en particulier compte tenu du manque courant de soins post-partum. Les femmes sur le lieu de travail doivent souvent pomper dans leurs cabines pendant les pauses déjeuner, car peu d’employeurs fournissent un espace ou du temps dédié à cela.
Bien que ces œuvres suggèrent un compagnon visuel de l’expérience post-partum des femmes, elles peuvent d’abord sembler froides ou mécanisées. Mais le travail de Liu a le potentiel de promouvoir plus de soins pour les mères en présentant leurs efforts comme mesurables et connaissables plutôt qu’enveloppés de mystère, éclipsés par le début d’une nouvelle vie, où l’attention se déplace toujours. En effet, la culture visuelle a tendance à dépeindre les nouvelles mères soit comme des hystériques, soit comme de paisibles Madones regardant avec amour leurs petits. Liu attire l’attention sur l’expérience plus complète de la maternité précoce.
Ani Liu, AI Toys (manie de déballage) (détail), 2021, algorithme d’apprentissage automatique, jouets imprimés en 3d, vinyle holographique, coffret de collection. Équipe de recherche : Ryan Thorpe, Andrea Li, Michelle Lim, Jenny Zhang
Photo Brad Farwell
Alors que ces œuvres axées sur le lait sont spécifiques au corps et au travail de l’artiste, un autre groupe de ses œuvres explore ici l’avenir non humain de l’éducation des enfants. AI Toys (manie de déballage), 2021, et AI Toys (MEGA HAUL RANDOM AND MIXED SURPRISE ULTRA RARE UNBOXING COMPILATION !!!), 2022, font partie d’une série en cours pour laquelle Liu a créé un algorithme d’apprentissage automatique pour étudier les jouets commercialisés en fonction du sexe, puis a demandé à l’algorithme d’inventer de nouveaux jouets, qu’elle a imprimés en 3D, sur la base des données. Les objets étranges qui en résultent, appelés “Silver Scented Pony Hair Barbie Doll” ou “Aqua Rider Scoot Knifeman Figure”, montrent clairement comment les jouets commercialisés auprès des filles, généralement axés sur les thèmes de la garde ou du toilettage, diffèrent de ceux destinés aux garçons, qui ont tendance à se centrer sur les machines et la violence. Les jouets absurdes de Liu montrent comment même des objets apparemment inoffensifs destinés au jeu reflètent des rôles sexués oppressifs et peuvent être transmis par inadvertance aux enfants.
Une autre œuvre de l’exposition, Sans titre (Globules de matière grasse du lait), 2022, est une impression circulaire sur aluminium aux bords festonnés, représentant une image ambiguë de petites bulles, comprenant en partie un grossissement 40x du lait maternel de Liu. Les bulles sont des globules gras du lait entourés d’une membrane à trois couches contenant des protéines qui jouent un rôle dans la construction du système immunitaire du nourrisson. Alors que de nombreuses recherches ont été menées sur l’importance des anticorps, des oligosaccharides et du DHA pour le développement des enfants, l’importance de cette membrane semble moins connue et l’homogénéisation la supprime généralement; après avoir découvert ses avantages supplémentaires, certaines entreprises de préparations pour nourrissons repensent maintenant le boîtier. Liu s’intéresse aux implications métaphoriques de cette évolution : les femmes, qui sont souvent politiquement réduites à des récipients pour porter des enfants, et qui sont ensuite censées élever ces enfants grâce à un travail négligé, peuvent produire du lait qui contient des supports non reconnus de subsistance pour leurs bébés. Ce n’est pas une affirmation des femmes en tant que récipients ni une affirmation que le lait maternel est la seule bonne option. C’est une exhortation à regarder de plus près non seulement les enfants à naître, mais aussi les femmes qui les portent, sans se détourner.
Les visiteurs arrivent à Ani Liude l’émission “Ecologies of Care” à Galerie Cuchifritos + Espace Projet déjà submergé d’être entré par le marché d’Essex, une configuration labyrinthique de vendeurs vendant des produits et des articles d’artisans locaux. Pour Liu, dont la pratique basée sur la recherche traite souvent des systèmes de travail, cette entrée n’est pas distrayante, mais appropriée.
Comme dans ses expositions précédentes, l’exposition de Liu a l’atmosphère immaculée d’un espace où des expériences contrôlées pourraient avoir lieu. Sans titre (Travail d’amour), 2022, debout contre la fenêtre arrière de la galerie, est la première œuvre à apparaître : une sculpture acrylique rectangulaire qui scintille en captant et en réfractant la lumière de l’extérieur. De petits tubes en verre remplis de lait maternel, d’hydrogel pour couches ou de coton pour couches remplissent le cadre horizontal – chaque rangée représentant une heure, chaque colonne, un jour – schématisant, dans l’ordre, chaque tétée et chaque changement de couche pendant les 30 premiers jours de la vie de l’enfant de Liu. Tout en hochant la tête Marie Kellyc’est Document post-partum (1973-1979), dans laquelle l’artiste enregistre la croissance et les jalons de son fils ainsi que ses pensées intérieures en tant que nouvelle mère, la pièce de Liu documente le travail de l’éducation précoce des enfants dans une sorte de feuille de temps, sans accent particulier sur le relationnel. paysage dynamique ou psychologique de la mère et de l’enfant.
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Éparpillés sur le sol de la galerie, Sans titre (Se nourrir à travers l’espace et le temps), 2022, comprend des boucles de tubes qui font circuler le “lait” d’une pompe à l’intérieur d’une boîte jaune pâle. Le volume de liquide qui y circule équivaut à l’approvisionnement que Liu elle-même aurait créé en un mois, près de six gallons. Bien que le liquide soit une émulsion d’huiles que Liu a créées pour ressembler étroitement au lait maternel qu’elle a donné à son fils, l’expérience visuelle est viscérale. Alors que la pompe bourdonne en rythme, un sentiment de futilité émerge lorsque le lait retourne dans la pompe et en ressort. Aucune bouteille n’est remplie ici. Le débit n’est qu’une mesure du temps.
Ani Liu, Sans titre (Se nourrir à travers l’espace et le temps) (détail), 2022, tubes de qualité alimentaire, pompe à liquide, pompe à air, microcontrôleur, lait synthétique. Consultants techniques : William Liu, Julian Goldman.
Photo Ani Liu
L’horloge lactique de Liu indique des préoccupations plus importantes au-delà de sa propre production. Bien que le lait maternel soit considéré comme le plus bénéfique pour la santé des bébés, il est également devenu un autre moyen de contrôler et de faire honte aux mères qui n’ont peut-être pas le temps, le soutien ou la capacité d’allaiter, en particulier compte tenu du manque courant de soins post-partum. Les femmes sur le lieu de travail doivent souvent pomper dans leurs cabines pendant les pauses déjeuner, car peu d’employeurs fournissent un espace ou du temps dédié à cela.
Bien que ces œuvres suggèrent un compagnon visuel de l’expérience post-partum des femmes, elles peuvent d’abord sembler froides ou mécanisées. Mais le travail de Liu a le potentiel de promouvoir plus de soins pour les mères en présentant leurs efforts comme mesurables et connaissables plutôt qu’enveloppés de mystère, éclipsés par le début d’une nouvelle vie, où l’attention se déplace toujours. En effet, la culture visuelle a tendance à dépeindre les nouvelles mères soit comme des hystériques, soit comme de paisibles Madones regardant avec amour leurs petits. Liu attire l’attention sur l’expérience plus complète de la maternité précoce.
Ani Liu, AI Toys (manie de déballage) (détail), 2021, algorithme d’apprentissage automatique, jouets imprimés en 3d, vinyle holographique, coffret de collection. Équipe de recherche : Ryan Thorpe, Andrea Li, Michelle Lim, Jenny Zhang
Photo Brad Farwell
Alors que ces œuvres axées sur le lait sont spécifiques au corps et au travail de l’artiste, un autre groupe de ses œuvres explore ici l’avenir non humain de l’éducation des enfants. AI Toys (manie de déballage), 2021, et AI Toys (MEGA HAUL RANDOM AND MIXED SURPRISE ULTRA RARE UNBOXING COMPILATION !!!), 2022, font partie d’une série en cours pour laquelle Liu a créé un algorithme d’apprentissage automatique pour étudier les jouets commercialisés en fonction du sexe, puis a demandé à l’algorithme d’inventer de nouveaux jouets, qu’elle a imprimés en 3D, sur la base des données. Les objets étranges qui en résultent, appelés “Silver Scented Pony Hair Barbie Doll” ou “Aqua Rider Scoot Knifeman Figure”, montrent clairement comment les jouets commercialisés auprès des filles, généralement axés sur les thèmes de la garde ou du toilettage, diffèrent de ceux destinés aux garçons, qui ont tendance à se centrer sur les machines et la violence. Les jouets absurdes de Liu montrent comment même des objets apparemment inoffensifs destinés au jeu reflètent des rôles sexués oppressifs et peuvent être transmis par inadvertance aux enfants.
Une autre œuvre de l’exposition, Sans titre (Globules de matière grasse du lait), 2022, est une impression circulaire sur aluminium aux bords festonnés, représentant une image ambiguë de petites bulles, comprenant en partie un grossissement 40x du lait maternel de Liu. Les bulles sont des globules gras du lait entourés d’une membrane à trois couches contenant des protéines qui jouent un rôle dans la construction du système immunitaire du nourrisson. Alors que de nombreuses recherches ont été menées sur l’importance des anticorps, des oligosaccharides et du DHA pour le développement des enfants, l’importance de cette membrane semble moins connue et l’homogénéisation la supprime généralement; après avoir découvert ses avantages supplémentaires, certaines entreprises de préparations pour nourrissons repensent maintenant le boîtier. Liu s’intéresse aux implications métaphoriques de cette évolution : les femmes, qui sont souvent politiquement réduites à des récipients pour porter des enfants, et qui sont ensuite censées élever ces enfants grâce à un travail négligé, peuvent produire du lait qui contient des supports non reconnus de subsistance pour leurs bébés. Ce n’est pas une affirmation des femmes en tant que récipients ni une affirmation que le lait maternel est la seule bonne option. C’est une exhortation à regarder de plus près non seulement les enfants à naître, mais aussi les femmes qui les portent, sans se détourner.
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